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Je n’ai pas la prétention d’écrire un traité de médecine car je n’ai aucune formation dans ce domaine, je vous transmets simplement ce qui est traité dans des brochures, « Les Troubles du Rythme Cardiaque » et « L’Hypertension Artérielle », éditées par la « Fédération Française de Cardiologie » et le récit de que j’ai ressenti pendant mon infarctus, pour que, si vous êtes dans le même cas que moi, vous ayez la possibilité de comprendre un peu mieux le phénomène que vous ressentez pour vous permette de réagir au plus vite et peut être éviter des dégâts plus importants voire irréversibles au niveau de Votre Cœur.
Nous n’avons qu’un cœur et il est difficile de l’arrêter pour le réparer.
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Le fonctionnement du cœur
Quand le cœur va tout va ………
Mais il est important de comprendre que si le cœur ne bat plus ou si son rythme devient trop rapide et irrégulier, le sang ne parvient plus, ou moins bien, aux différents organes et le corps tout entier peut être en souffrance.
Le cœur est un muscle animé par un circuit électrique, ce qui lui permet de pomper le sang qui
irrigue tout notre corps. Grâce à ce système électrique, le cœur se contracte à un rythme régulier, synchrone (toutes les cellules s’activent en même temps) et de manière automatique.
Le cœur se divise en 4 parties : deux oreillettes et deux ventricules. C’est le nœud sinusal, situé dans l’oreillette droite, qui régule les battements du cœur. De là, l’influx électrique chemine jusqu’aux ventricules par un tissu spécifique, appelé tissu nodal.
Dans certaines circonstances anormales, il arrive que la transmission de l’influx électrique du cœur soit ralentie, voire interrompue, ralentissant le rythme cardiaque. C’est ce qu’on appelle la bradycardie. A l’inverse, si le tissu nodal génère une activité anormale, cela peut déclencher des extrasystoles ou des tachycardies. C’est ce qu’on appelle les troubles du rythme cardiaque.
Les facteurs favorisants
CERTAINS FACTEURS FAVORISENT L’APPARITION DE TROUBLES DU RYTHME
- L’âge avancé,
l’hypertension artérielle
- l’anémie,
- les maladies de la thyroïde,
- une forte fièvre,
- Les excitants cardiaques dont l’abus de café, la nicotine, l’alcool, certains médicaments, certaines
drogues,
- les troubles de l’équilibre des ions (en particulier le calcium et le
potassium) en circulation dans le sang.
- C’est ce que l’on appelle les troubles hydro-électrolytiques puisque ce sont les ions + et – qui régissent l’influx
électrique,
- Des facteurs psychiques tels la dépression ou le stress,
- Un changement climatique trop brutal, surtout chez une personne âgée.
Les troubles bénins du rythme cardiaque n’influencent pas la durée de vie d’un individu. Il convient cependant de respecter quelques recommandations simples et de veiller à une activité physique adaptée et sans stress.
Les examens de confirmation
L’ECG DE REPOS ElectroCardioGramme
L’ECG donne des informations sur :
- La fréquence,
- La régularité,
- La synchronisité des excitations des oreillettes et des ventricules.
L’ECG AMBULATOIRE ENREGISTRE PENDANT 24H : LE HOLTER
Les électrodes sont reliées par un câble à un enregistreur portable qui mémorise toute l’activité électrique du cœur pendant une période de 24 à 48 heures.
Le médecin peut ensuite établir une corrélation entre les symptômes notés par le patient et le tracé électrique. L’enregistrement peut se faire « à la demande » et le patient le déclenche lui-même lorsqu’il ressent des symptômes.
Le sujet doit mener normalement ses activités pendant toute la durée de l’enregistrement. L’appareil porté à la ceinture est de la taille d’un téléphone portable.
L’exploration de l’activité électrique du cœur se fait à l’aide d’un électrocardiogramme ou ECG, examen clé pour le diagnostic des troubles du rythme. Cependant les troubles sont parfois ponctuels et non visibles sur
l’ECG.
L’EPREUVE D’EFFORT
C’est l’examen idéal pour déceler et analyser un trouble du rythme qui n’est décrit par le patient qu’à l’effort. Sur un vélo statique ou sur un tapis roulant, le patient accomplit un effort progressif et bien défini, en fonction de son âge et sous contrôle médical. Un ECG est enregistré simultanément ainsi que la fréquence du cœur et la pression dans les artères.
Une condition absolue pour une exploitation optimale de l’épreuve d’effort :
Que le rythme cardiaque obtenu pendant le test atteigne ou dépasse le rythme cardiaque théorique à ne pas dépasser pendant l’effort équivalent à : 200 – âge.
Ex : pour une personne de 65 ans, le rythme à atteindre est de 135 pulsations.
UN ECG EN DIRECT DU CŒUR : L’ECG ENDOCAVITAIRE
Les explorations électro physiologiques* sont plus complexes car elles sont invasives (et nécessitent donc une anesthésie locale). Cet ECG enregistre les signaux recueillis par des électrodes placées à l’intérieur du cœur. Elles servent à étudier avec précision la conduction électrique dans le tissu nodal, ainsi qu’à déclencher les tachycardies et en analyser le mécanisme.
Des symptômes à connaître
Selon les personnes, les troubles du rythme peuvent ne pas être du tout ressentis, ou au contraire provoquer des symptômes gênants, volontiers angoissants. Dans ce tableau sont indiqués les symptômes le plus fréquemment décrits en fonction de chaque expression de la maladie.
Les principaux traitements
LES TRAITEMENTS MEDICAMENTEUX LES ANTI-ARYTHMIQUES
Soit ils préviennent les crises, soit ils interrompent un accès de trouble du rythme. Ce sont souvent des comprimés ou gélules lorsque la maladie est connue mais une injection peut être nécessaire pour agir en cas d’urgence. D’autres médicaments que les anti-arythmiques
peuvent être prescrits.
Ils servent à prévenir certaines complications (comme les anticoagulants pour prévenir les accidents thromboemboliques*), ou à aider le cœur malade.
LES TRAITEMENTS « ÉLECTRIQUES » EXTERNES
LE CHOC ELECTRIQUE EXTERNE D’URGENCE : UN GESTE QUI SAUVE !
Cette méthode s’utilise en extrême urgence en cas d’arrêt cardiaque par fibrillation ventriculaire. Elle consiste à délivrer une forte décharge électrique pour resynchroniser toute l’activité électrique du cœur, au moyen de deux électrodes placées sur le thorax. Des défibrillateurs externes semi-automatiques très simples d’usage, devraient être bientôt disponibles dans les lieux publics.
En attendant le défibrillateur (Pompiers, SAMU, secouristes), il faut commencer les gestes qui sauvent : massage du cœur et ventilation assistée (bouche à bouche).
Le savez-vous ?
Les manœuvres vagales permettent d’interrompre soi-même et sans danger certaines crises de tachycardie. Elles consistent soit à masser l’artère carotide au cou, soit à appuyer assez fort sur les yeux fermés, soit à gonfler les poumons en augmentant la pression abdominale (manœuvre de Valsalva), soit à boire rapidement une boisson froide.
Il existe trois principaux traitements: les traitements médicamenteux, les traitements électriques internes et externes.
LA CARDIOVERSION EXTERNE PROGRAMMEE
Elle repose sur le même principe que la défibrillation mais le geste est programmé à l’hôpital pour traiter un trouble du rythme rapide, en particulier une fibrillation atriale qui ne cède pas malgré un traitement médical. Elle nécessite de prendre auparavant des anticoagulants pour prévenir le risque de constitution et de migration d’un caillot de sang.
Réalisé sous brève anesthésie générale, le choc d’une intensité de 200 à360 joules n’est pas ressenti et il est possible de revenir le jour même au domicile.
LES TRAITEMENTS «ÉLECTRIQUES » INTERNES POUR LES TACHYCARDIES ET LA FIBRILLATION ATRIALE :
LES TECHNIQUES D’ABLATION PAR COURANT DE HAUTE FRÉQUENCE
Elles consistent à appliquer un courant à haute fréquence (principe du bistouri électrique) à l’aide d’une sonde placée par cathétérisme au contact de la zone où naît le trouble du rythme. L’impact électrique cautérise quelques millimètre de tissu cardiaque. Ce traitement curatif (qui guérit) est particulièrement indiqué dans le flutter atrial, les tachycardies fonctionnelles récidivantes et certaines formes de fibrillation atriale.
La procédure est en elle-même indolore. Elle est réalisée sous anesthésie locale (anesthésie uniquement des points de ponction et nécessite une hospitalisation de 2 à4 jours).
POUR PRÉVENIR LA MORT SUBITE CHEZ LES PATIENTS À HAUT RISQUE : LE DÉFIBRILLATEUF AUTOMATIQUE IMPLANTÉ (DAI)
II est destiné au traitement des troubles graves du rythme ventriculaire. Sa mise en place nécessite une anesthésie générale. C’est un dispositif ayant pour fonction de détecter et de traiter automatiquement la fibrillation ventriculaire. Il est composé de sondes (une ou plusieurs) reliées au muscle cardiaque et d’un boîtier contenant une pile, un condensateur et un circuit électronique.
Ce boîtier, qui pèse moins de 100 grammes, est placé dans une poche sous la peau de la région pectorale ou derrière le muscle. Le circuit électronique surveille en permanence le rythme cardiaque. En cas d’anomalie grave, le défibrillateur se met en marche automatiquement et délivre, selon les besoins, des décharges électriques d’intensité variable (de 5 à 500 volts).
POUR LES CŒURS LENTS : LE STIMULATEUR CARDIAQUE OU STIMULATEUR « PILE »
II est destiné à pallier un ralentissement important et gênant du rythme du cœur. En envoyant une impulsion électrique, il provoque sa contraction. Sa mise en place se fait sous anesthésie locale. Souvent, le stimulateur est
aussi dénommé « pile » mais ne se réduit pas à une simple pile. Il est composé d’un boîtier (le « cerveau ») contenant le dispositif électronique et la source d’énergie (la pile). Ce boîtier qui ne pèse que 25 grammes est placé sous la peau et les électrodes sont glissées par une veine jusque dans le ventricule et/ou l’oreillette droite.
Le savez-vous ?
En 2003, environ 2500 DAI ont été implantés en France (Source: Stimucœur 2004 T32 n°2)
La durée de vie d’un stimulateur varie selon la capacité de la pile, la fréquence des stimulations et de la consommation de courant. Un appareil particulier permet son contrôle et sa programmation. En moyenne leur durée de vie est de 6 à 8 ans, mais demandez à votre médecin.
Vivre avec
On peut vivre « normalement » avec un trouble du rythme et ce d’autant plus que ce dernier est bénin et ponctuel et que votre cœur est en bonne santé.
QUELQUES CONSEILS PRATIQUES :
Si vous êtes fumeur, arrêtez au plus vite,
Veillez toujours à avoir assez d’activité physique, comme une petite
marche de 30 à 40 minutes 3 fois par semaine,
Modérez votre consommation d’excitants tels l’alcool, le thé ou le café,
Reposez-vous et détendez-vous si besoin,
Prenez le temps de vivre car la fatigue et le stress facilitent aussi les troubles rythmiques.
CONCERNANT VOTRE TRAITEMENT :
Suivez scrupuleusement votre prescription et ne l’arrêtez pas sans avis médical ! Attention à l’automédication.
Certains médicaments (comme les laxatifs) peuvent favoriser les troubles du rythme ou interférer avec votre traitement.
Demandez toujours l’avis de votre médecin et/ ou de votre pharmacien.
Quand un symptôme persiste ou réapparaît (douleur, essoufflement, vertige, malaise), consultez sans tarder.
QUELQUES CONSEILS…. SI VOUS VIVEZ AVEC UN STIMULATEUR OU UN DÉFIBRILLATEUR IMPLANTABLE (DAI)
Quelques mois vous seront peut être nécessaires pour vous habituer à votre dispositif implanté. Portez toujours sur vous une carte indiquant que vous êtes porteur d’un stimulateur ou d’un défibrillateur. Une surveillance régulière est nécessaire.
Respectez les rendez-vous fixés avec votre médecin, en moyenne tous les 6 mois.
Juste après l’opération :
Surveillez votre cicatrice et consultez votre médecin si elle se modifie (rouge ou suintante). Evitez de bouger trop énergiquement l’épaule afin de ne pas gêner la cicatrisation. Ne portez pas d’objets lourds ou des vêtements trop serrés sur la zone de la cicatrice.
Dans certaines situations, la conduite automobile peut être déconseillée pour une période pouvant aller jusqu’à6 mois : interrogez votre cardiologue sur votre cas particulier.
Quelques semaines après :
Vous pouvez reprendre toutes les activités de votre choix, en évitant les sports à risque (escalade, parachute, plongée).
Avant la reprise, demandez l’avis de votre médecin. La conduite de poids lourds ou de transports collectifs est contre-indiquée.
Demandez conseil à votre médecin du travail pour un reclassement professionnel.
Le savez-vous ?
Prévenez toujours les professionnels de santé (radiologue, dentiste, kiné, infirmière etc.) avant tout soin ou examen.
Le savez-vous ?
Votre stimulateur comporte des parties métalliques !
Elles peuvent faire retentir les alarmes de détection de métaux des aéroports. Indiquez au personnel de sécurité que vous avez un stimulateur et montrez votre carte d’identification médicale.
Les bâtons magnétiques utilisés par le personnel de l’aéroport risquent d’affecter temporairement
votre appareil. Dans la mesure du possible, demandez à être fouillé à la main. Si le personnel insiste pour
utiliser le bâton, indiquez que la recherche doit être exécutée rapidement et que le bâton ne peut pas être tenu au-dessus de votre stimulateur.
Contrôlez régulièrement votre pouls.
S’il est trop lent appelez votre cardiologue. Votre médecin vous indiquera le chiffre à ne pas dépasser.
Évitez de passer à proximité des détecteurs magnétiques des aéroports, de vous attarder au niveau d’un portique antivol d’un magasin.
Préférez un kit piéton pour votre téléphone portable ou maintenez votre téléphone cellulaire à15 cm de votre stimulateur.
Votre téléphone cellulaire est une source de champs électromagnétiques qui risque d’affecter le fonctionnement de votre appareil.
Pas de problème à la maison avec les appareils électroménagers
(vidéo, microondes, alarmes électriques, téléphone sans fil etc.) Une exception : les plaques à induction.
Prévenez les radiologues avant tout examen !
Vous ne pouvez pas faire d’IRM (imagerie par résonance magnétique)
Et enfin pour les fous de mécaniques, ne vous penchez pas sur votre moteur de voiture en marche.
Mieux comprendre :
Ablation : opération qui consiste à éliminer un tissu nécrosé ou pathologique par divers moyens comme
l’excision, la cryothérapie, la cautérisation ou le laser.
Asthénie : état de fatigue intense, inhabituelle et chronique, qui peut être lié à un facteur psychologique ou physique (maladie).
Athérosclérose : maladie des artères, sous forme d’un épaississement de leurs parois entraînant progressivement une obstruction partielle (sténose) ou totale (occlusion) à l’origine d’une mauvaise oxygénation de l’organe concerné.
Exploration électro physiologique : examen dont le but est de préciser le diagnostic des troubles du
rythme. Elle nécessite la mise en place d’une ou plusieurs sondes, après ponction d’une ou plusieurs veines du
pli de l’aine, et parfois du cou. Cette sonde, ou cathéter, va ensuite enregistrer l’activité électrique de certaines
parties du cœur, ce qui permet de rechercher les éventuelles anomalies.
Il s’agit d’un examen à visée diagnostique qui permet l’analyse précise de l’activité électrique intracardiaque.
Thrombo-embolie : formation de caillots de sang (thrombus) qui, en se détachant, provoquent des embolies.
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SOIGNER SON HYPERTENSION C’EST PROTEGER SON PROTÉGER SON CŒUR
L’hypertension artérielle est une maladie typique des pays développés. Le stress, l’obésité, la sédentarité sont autant de maux caractéristiques de la vie de beaucoup d’entre nous, maux qui favorisent l’hypertension artérielle, qui provoquent maladies cardiovasculaires et accidents vasculaires cérébraux.
Cette maladie est « silencieuse » : souvent, l’hypertendu ne se sent pas malade. Or l’hypertension artérielle doit être soignée afin de réduire le risque de maladies cardiovasculaires. Pour cela, il existe des traitements efficaces, demandez conseil à votre médecin.
Mais au-delà des traitements, vous pouvez éviter les complications de l’hypertension artérielle en adoptant un mode de vie sain : pratiquer une activité physique régulière, manger équilibré, ne pas fumer, voilà des habitudes simples à prendre pour réduire la fréquence de cette maladie et pour vous sentir mieux.
L’hypertension artérielle n’est pas une fatalité : vous pouvez agir sur la santé de votre cœur pour votre bien-être!
Pr Michel Beaufils
TENSION ET HYPERTENSION : POURQUOI LA PRESSION ARTERIELLE?
Le sang circule sous pression dans les artères.
Pour chasser le sang dans les artères, le cœur se contracte avec force (systole) environ 70 fois par minute. La pression maximale, qui correspond à la perception du pouls, est la pression systolique que l’on mesure avec un tensiomètre.
Entre deux systoles
Le cœur se relâche et aspire le sang venu des veines, la pression diminue progressivement dans les artères, mais ne redescend pas à zéro. La pression minimale, appelée pression diastolique est elle aussi mesurée avec un tensiomètre.
Le travail du cœur permet d’apporter du sang et de l’énergie aux organes et aux muscles.
Pour fonctionner correctement, il a impérativement besoin de recevoir lui-même beaucoup de sang et d’oxygène, qui lui sont apportés par les artères coronaires. Le cœur ne pèse que 250 grammes (0,4% du poids du corps), mais consomme 10% de tout l’oxygène apporté par la respiration
Chaque minute, au repos, le cœur éjecte près de 5 litresde sang, soit plus de 7 m3 de sang par jour et 2600 m3
par an, volume équivalent à une piscine olympique.
Imaginez le travail de titan fourni par le cœur sur toute une vie.
À PARTIR DE QUELLES VALEURS EST-ON HYPERTENDU ?
14 / 9
On parle d’hypertension artérielle (HTA) quand, à plusieurs reprises, à quelques semaines d’intervalle, au repos :
la pression systolique est supérieure à 14 (140 millimètres de mercure) : HTA systolique.
Chez le patient diabétique, on parle d’hypertension artérielle quand la pression systolique est supérieure à 13 et/ou la pression diastolique est supérieure à 8.
Plus la tension est élevée, plus le risque de maladies cardiovasculaires est élevé.
Plus qu’une maladie, l’hypertension artérielle (HTA) est un facteur de risque de maladies cardiovasculaires.
Elle favorise le développement de l’athérome**, avec formation de plaques à l’intérieur des vaisseaux, qui deviennent moins souples, diminuent de calibre et finissent par se boucher (thrombose).
Les plus menacées sont :
- Les artères coronaires qui apportent le sang au muscle cardiaque,
- Les artères du cerveau,
- Les artères des jambes.
* Risque de faire un accident cardiovasculaire (infarctus du myocarde, accident vasculaire
cérébral, mort subite …) dans les 10 ans (hommes de plus de 45 ans et femmes de plus de 55 ans).
** Athérome : dépôts de cholestérol qui durcissent les artères et en diminuent le calibre.
HYPERTENSION : POURQUOI ?
POURQUOI EST-ON HYPERTENDU ?
Lors de la découverte de l’hypertension, un bilan minimum peut trouver une éventuelle cause curable (hypertension artérielle secondaire) mais, dans la majorité des cas (90 à 95 %), on ne trouve pas de cause, on parle alors d’hypertension artérielle essentielle.
Le traitement fera baisser la tension mais, si on l’arrête, l’hypertension reviendra rapidement.
ON CONNAÎT DES SITUATIONS QUI FAVORISENT L’HYPERTENSION ARTÉRIELLE
- Hérédité (il existe des familles d’hypertendus).
- Alimentation trop riche en graisses et/ou en sel.
- Excès de poids.
- Activité physique insuffisante (sédentarité).
- Consommation excessive d’alcool.
- Tabac.
- Vie stressante.
- Certains médicaments (pilule…), certaines substances (consommation de réglisse…).
D’une manière générale, le traitement doit être suivi pendant toute la vie.
Par sécurité, on recommande de contrôler la pression artérielle au moins une fois par an, à tout âge.
QUE RESSENTENT LES HYPERTENDUS ?
L’hypertension artérielle provoque peu ou pas de symptômes, elle est généralement découverte
lors d’une mesure systématique au cabinet du médecin, lors d’une visite de médecine du travail ou d’un bilan de santé.
Quand l’hypertension artérielle a été diagnostiquée, il est nécessaire de suivre un traitement, même si l’on ne se sent pas malade.
Elle se manifeste encore trop souvent par ses complications (maux de tête, impressions de mouches volantes), qu’elle n’ait pas été connue ou malheureusement négligée.
POURQUOI TRAITER L’HYPERTENSION ?
UN SURCROÎT DE TRAVAIL POUR LE CŒUR
Imaginez que vous ayez à monter un fardeau sur 7 étages au lieu de 5. Soumis à d’importantes contraintes, le cœur grossit.
Au bout d’un certain temps, il devient moins performant et s’épuise (insuffisance cardiaque). Ses besoins en oxygène augmentent, mais les artères coronaires sont altérées et ne peuvent satisfaire la demande. Le cœur souffre d’ischémie* (angine de poitrine).
UN FACTEUR DE RISQUE CARDIOVASCULAIRE
L’hypertension favorise le développement de plaques d’athérome au niveau des artères.
Cœur: angine de poitrine et infarctus quand une artère coronaire se bouche complètement.
Cerveau : accident vasculaire cérébral, AVC, qui peut parfois régresser en quelques heures mais laisse souvent de graves séquelles (hémiplégie…).
Jambes: artérite, qui limite le périmètre de marche et peut imposer une amputation.
UN RISQUE CARDIOVASCULAIRE AMPLIFIÉ PAR D’AUTRES FACTEURS DE RISQUE
- Diabète,
- excès de cholestérol,
- surpoids et tabagisme contribuent aussi au développement de
plaques d’athérome.
Veillez-y.
UN DANGER POUR LES ORGANES
Les reins: au bout de quelques années d’hypertension, l’insuffisance rénale s’installe. Ce phénomène est en constante augmentation car on vit de plus en plus vieux.
Les yeux: l’hypertension artérielle provoque des lésions au niveau de la rétine qui peuvent conduire à la cécité.
Mieux vaut PREVENIR que GUERIR
COMMENT TRAITER L’HYPERTENSION ?
QUAND L’HYPERTENSION EST LA, IL N’EST JAMAIS TROP TARD
Aujourd’hui, on sait traiter l’hypertension, mais le succès implique deux acteurs clés.
Le médecin, qui donne des conseils, prescrit des médicaments quand ils sont nécessaires et suit le patient hypertendu.
L’hypertendu, qui doit adopter un mode de vie plus sain (et en faire ainsi profiter son entourage avant que l’hypertension ne se manifeste aussi chez eux), et prendre régulièrement les médicaments en respectant les doses prescrites.
LES GRANDS PRINCIPES DU TRAITEMENT
Des mesures simples peuvent suffire pour différer la prise de médicaments, en réduire les doses nécessaires, ou même les rendre inutiles.
Diminuer la consommation de sel.
Retrouver un poids idéal ou poids de forme: le risque d’hypertension augmente en cas de surpoids. Il est multiplié par 5 ou 6 chez les personnes obèses de 20 à 45 ans.
L’exercice physique modéré et régulier (30 minutes de marche par jour) peut abaisser la tension de 5 à10 mm Hg.
La consommation chronique d’alcool élève le niveau de la tension.
Fumer une cigarette augmente la tension de 5 à10 mm Hg dans les 15 à 30 minutes.
LUTTER CONTRE L’HYPERTENSION ARTÉRIELLE : UNE PHILOSOPHIE
Plutôt que de traiter l’hypertension, il est important de la prévenir en adoptant une bonne hygiène de vie, source de mieux-être. Une alimentation équilibrée, une activité physique régulière, sans tabac et avec une consommation raisonnable d’alcool, c’est essentiel.
L’hypertension est une maladie de la civilisation moderne.
Exceptionnelle dans les populations non industrialisées, elle se maifeste dès que des individus émigrent vers des sociétés industrielles.
Notre cœur vaut bien que l’on en prenne soin dès le plus jeune âge. Et il n’est jamais trop tard.
QUELS MÉDICAMENTS?
La décision de prescrire un médicament sera prise après quelques mois de modification du style de vie, si la tension ne s’est pas normalisée.
CORRIGER LES CHIFFRES TENSIONNELS ET SURTOUT DIMINUER LE RISQUE CARDIOVASCULAIRE
Un traitement bien suivi réduit de moitié le risque de faire un accident vasculaire cérébral et de plus d’un tiers celui de faire un infarctus.
Objectif pour les hypertendus
13/8 pour les patients diabétiques hypertendus.
QUELS MÉDICAMENTS ? Plusieurs classes :
- Diurétiques : favorisent l’élimination du sel,
- bêtabloquants: ralentissent la fréquence cardiaque et diminuent la force de contraction du
cœur,
- inhibiteurs calciques: dilatent les artères,
- inhibiteurs de l’enzyme de conversion (et antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II) :
contrôlent l’activité de la rénine qui est un puissant hypertenseur,
- antihypertenseurs centraux: agissent sur le cerveau qui contrôle le niveau de la pression
artérielle,
- alpha-bloquants : dilatent les artères.
Le médicament de ma voisine n’est pas efficace chez moi…
Il faut parfois en tester plusieurs avant de trouver le bon. Il peut être nécessaire de prendre deux voire trois médicaments de classes différentes pour contrôler la tension.
ET SI LE TRAITEMENT NE MARCHE PAS
L’objectif de 14/9 n’est pas atteint :
première cause d’échec : l’hypertendu oublie souvent de prendre son traitement ou le refuse, hypertension secondaire (hypertension curable) : hypertension liée à une lésion particulière d’un organe (glande surrénale par exemple) ou d’une artère (comme l’artère rénale), hypertension «blouse blanche» : la tension est élevée en présence d’un médecin mais normale en son absence.
L’auto mesure tensionnelle permet de la détecter et d’éviter des traitements inutiles.
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Le cœur est un puissant muscle creux composé de deux pompes fonctionnant en parallèle : le cœur droit et le cœur gauche.
Le cœur droit, reçoit le sang veineux de l’organisme et l’éjecte dans la circulation pulmonaire, où grâce aux échanges gazeux, le sang s’enrichit en oxygène, s’appauvrit en gaz carbonique et se transforme en sang artériel.
Le cœur gauche, plus volumineux, reçoit ce dernier et l’éjecte dans l’aorte sous une forte pression, pressionartérielle, permettant d’irriguer l’ensemble du corps.
Le muscle cardiaque ou myocarde, se contracte, systole, 50 à 80 fois par minute au repos et plus fréquemment encore à l’effort ou lors d’une émotion. L’énergie nécessaire à la contraction de chacune des fibres musculaires et de l’ensemble du myocarde est apportée avant tout par l’oxygène délivré par les artères coronaires.
Le système artériel coronaire est à même de couvrir les besoins en oxygène du myocarde et de s’adapter aux besoins supplémentaires qui naissent à l’occasion de réactions émotionnelles ou d’efforts. Les artères coronaires, qui vascularisent le myocarde, constituent un réseau très riche en nombreuses ramifications qui naissent des trois principales branches : coronaire droite, inter-ventriculaire antérieure, circonflexe.
Les signes :
Le cœur est un muscle intelligent qui, lorsqu’il est en cours d’incident cardiaque, délivre un tas le message d’alarme.
Mais le commun des mortel ne sait pas les déchiffrer, surtout si c’est la première fois.
Le plus souvent ces alarmes survient lors d’efforts ou d’équivalents d’efforts, tels que les émotions fortes, l’alimentation trop abondante, l’exposition au froid, au vent ou le fait de se coucher, mais on ne peut pas en faire une règle générale étant par définition tous différents.
Chacune de ces situations demande un surcroît de travail au cœur, cela majore sa consommation d’oxygène et comme l’apport en est limité par le rétrécissement des artères coronaires, le cœur souffre temporairement.
Ces alarmes se manifestent par une douleur dans la partie supérieure du corps côté gauche, d’intensité de 1 à 3 sur une échelle de 10, qui ressemble à :
- Des coliques néphrétiques une douleur sourde, toujours présente, d’intensité variable ou de serrement, au niveau du bras gauche, entre l’épaule et le coude,
- Une douleur aigüe au niveau de l’omplate gauche,
- Une oppression voire une brûlure entre le cœur et la clavicule gauche, d’intensité variable aussi, siégeant dans la poitrine, derrière le sternum, irradiant parfois vers le bas, la mâchoire inférieure, le cou et les mains,
- Une rage de dents, même si il n’y en a plus,
- De violents maux d’estomac,
- d’autres encore car les ressentis de la douleur sont différents pour chaque personne…
La suite :
Si la douleur passe en quelques minutes, pas de quoi trop s’alarmer, mais prenez quand même rendez vous avec votre médecin pour faire un bilan cardiaque préventif.
Il vous dirigera vers un cardiologue qui vous fera réaliser, s’il le juge nécessaire, un test à l’effort et vous prescrira peut-être un traitement médical.
Si la douleur persiste et augmente, d’intensité de 4 à 6 sur une échelle de 10 :
Prendre la chose au sérieux car l’insuffisance coronaire se manifeste généralement quand les apports en oxygène du myocarde sont inférieurs à ses besoins : il y a rupture d’équilibre. La réduction transitoire de la circulation artérielle coronaire dans une région du cœur, ischémie, est alors responsable d’une douleur thoracique :
Prendre rapidement la direction des urgences de l’Hôpital le plus proche
Si la douleur persiste et augmente, d’intensité de 6 à 10 sur une échelle de 10, et là croyez-moi, ça fait très mal :
C’est l’Angine de poitrine et si l’interruption de la circulation artérielle coronaire est totale et durable, le territoire concerné est détruit : c’est l’infarctus du myocarde, nécrose myocardique.
Il faut aller très vite et si vous n’êtes pas déjà en milieu hospitalier, un seul réflexe :
Le SAMU répond 24h/24 pour activer ces deux structures et leur associer d’autres partenaires comme les médecins libéraux, les sapeurs-pompiers, les ambulanciers et d’autres services d’hospitalisation.
Tout appel pour douleur thoracique impose une réponse médicale organisée afin de sauver à la fois une vie et le myocarde.
Vous serez pris en charge par vrais professionnels des accidents cardiaques, qui vous conduiront par des moyens appropriés suivant votre état, vers un centre de cardiologie performant avec du personnels hautement qualifié et à votre écoute. Faites leur confiance, ils vous donneront le meilleurs d’eux même ….
De toutes façons, vous n’aurez pas le choix . …
COMMENT CELA S’EST-IL PRODUIT ?
Bien que votre crise cardiaque soit apparue brutalement, elle est en fait causée par une maladie évoluant depuis longtemps : l’athérosclérose, c’est-à-dire le dépôt de graisses dans la paroi des artères coronaires, qui constituent des plaques d’athérome et rétrécissent progressivement la lumière artérielle.
La constitution de ces plaques d’athérome est lente et peut s’étaler sur des dizaines d’années, au cours desquelles la maladie coronaire peut rester silencieuse.
À cela vient s’ajouter la possibilité de formation de caillot ou de spasme, contraction transitoire de l’artère réduisant son calibre, qui explique le déclenchement brutal et apparemment inopiné de l’événement.
Pour mieux comprendre la formation et la rupture d’une plaque athérosclérose, vue en coupe, et la formation d’un caillot:
La rupture de la plaque peut survenir avant que celle-ci soit très importante.
Partons d’une artère normale
Entre la phase 2 et la phase 3, le délai peut varier de quelques semaines à 30 ans. La rupture de la plaque n’entraîne pas toujours l’occlusion de l’artère et un infarctus, mais parfois seulement des crises d’angine de poitrine plus fréquentes et plus longues.
Si la plaque est très importante, elle réduit la lumière de l’artère de telle façon que le débit devient insuffisant pour les besoins du myocarde qui en dépend. Selon la sévérité du rétrécissement, le patient éprouve une douleur appelée angine de poitrine : si le rétrécissement est très sévère, la douleur survient au moindre effort voire spontanément.
Quand il est peu serré, il reste silencieux mais peut entraîner des modifications de l’électrocardiogramme d’effort. La plaque peut rompre l’intima, couche interne de l’artère qui la sépare du sang circulant dans la lumière. Cette rupture déclenche instantanément un afflux de plaquettes sanguines et un caillot se forme.
S’il obstrue la totalité de la lumière de l’artère, le territoire du myocarde sous-jacent commence à se détruire, c’est l’infarctus.
La rupture survient souvent bien avant que la plaque ait rétréci notablement la lumière de l’artère. C’est ce qui explique que plus de la moitié des infarctus survient sans avertissement ou après seulement 2 ou 3 crises douloureuses dans les jours précédents.
La rupture de plaque ne provoque pas toujours une obstruction complète de la lumière de l’artère, mais très souvent les plaquettes du sang qui s’agglutinent à l’endroit où l’intima s’est rompue, fabriquent des substances qui provoquent un spasme de l’artère.
Ce spasme provoque des crises d’angine de poitrine spontanées sévères souvent appelées « Angor de Prinzmetal ». Elles sont observées presque toujours chez les fumeurs.
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Deux situations assez différentes peuvent en découler.
A-CETTE RUPTURE D’EQUILIBRE EST TRANSITOIRE
Elle entraîne l’angine de poitrine*, qu’il faut bien connaître.
Cette correction survient rapidement lorsque l’activité ou son équivalent cesse, ou lorsque le sujet prend un médicament spécifique : la trinitrine ou un de ses dérivés qui la fait rapidement disparaître, en moins d’une minute.
ette période évolutive de la maladie, appelée « syndrome de menace* d’infarctus », se diagnostique par l’aggravation des symptômes, l’apparition transitoire ou prolongée d’anomalies à l’électrocardiogramme, enfin l’absence de libération du contenu des cellules myocardiques, enzymes* cardiaques, dont l’apparition à un taux élevé dans le sang traduirait l’infarctus du myocarde.
Sous traitement médical associé au repos, cette poussée évolutive de la maladie coronaire régresse le plus souvent.
B-LA RUPTURE D’ÉQUILIBRE EST PROLONGÉE
L’angine de poitrine réapparaît si les circonstances déclenchantes se reproduisent.
Les caractères de l’angine de poitrine peuvent se modifier.
Les douleurs peuvent devenir plus fréquentes, plus longues, pour des efforts plus faibles, ou spontanées, non déclenchées par l’effort, voire moins ou insensibles à la trinitrine. Cela constitue une aggravation de l’angine de poitrine qui devient « instable » et fait craindre la survenue d’un infarctus du myocarde. Elle nécessite un traitement rapide en milieu hospitalier, sous peine d’aboutir à un infarctus du myocarde.
L’absence ou l’insuffisance prolongée d’apport de sang riche en oxygène à un niveau du muscle cardiaque entraîne une destruction définitive des cellules d’une zone limitée du cœur, ce qui constitue l’infarctus du myocarde.
Qu’est-ce qui déclenche cet infarctus ?
Dans la majorité des cas, il s’agit de la conséquence de l’athérosclérose coronaire, qui réduit progressivement le diamètre d’une ou plusieurs artères. Quand le point critique est atteint, le sang n’arrive plus au niveau du muscle, ce qui provoque l’apparition brutale de l’infarctus du myocarde.
La cause déclenchante immédiate est la constitution d’une thrombose ou l’apparition d’un spasme au niveau le plus rétréci d’une coronaire. Dans quelques cas, l’infarctus survient sans qu’il y ait d’athérosclérose coronaire marquée. Là encore, il est déclenché par une thrombose ou un spasme coronaire.
Cela peut arriver notamment chez des sujets jeunes. Le rôle du tabac dans ces cas est quasi constant.
Quel que soit le mécanisme de l’infarctus, le diagnostic repose sur un élément principal : la douleur, une crampe du cœur. Tous ceux qui ont fait un peu de sport connaissent le phénomène de crampe, moment ou le muscle se tétanise car il n’arrive plus à éliminer les toxines liées à l’effort.
Là quelques solutions, arrêt, étirements, massages… et la crampe disparait.
Avec le cœur, pas questions de l’arrêter, il faut qu’il continue à fonctionner et plus le temps passe et plus la douleur devient intense, plus diffuse que dans l’angine de poitrine, ne cédant pas au repos, ni après prise de trinitrine, et se prolongé.
Elle peut s’accompagner d’essoufflement, de malaises, de troubles digestifs, de fatigue intense, de sueurs…L
a plupart du temps, ces signes présagent la survenue imminente d’un infarctus du myocarde.Un diagnostic et un traitement précoce de l’infarctus sont fondamentaux, permettant au mieux de limiter la zone de nécrose myocardique, et de prévenir les complications.
Parmi ces traitements, les thrombolytiques, administrés précocement (idéalement dans les deux premières heures suivant le début de la douleur, par voie veineuse, peuvent dissoudre le caillot responsable de votre infarctus, et ainsi limiter voire même parfois enrayer cet infarctus.C’est dire l’importance de la rapidité de prise en charge de cette urgence cardiaque.
QUE VA-T-IL ARRIVER ?
L’infarctus du myocarde est constitué, le muscle cardiaque va cicatriser en remplaçant la zone détruite par une plaque de fibrose ou tissu cicatriciel, très dure et solide. Cette cicatrisation va prendre en général un mois.
Elle laisse dans la majorité des cas une portion du cœur non contractile, c’est-à-dire totalement immobile. Parfois cette cicatrice est bombée, boursouflée, réalisant ce que l’on appelle un anévrisme cardiaque.
Cette poche non contractile gêne le fonctionnement du cœur attenant, et peut entraîner des troubles du rythme cardiaque, extrasystole. Mais dans les cas d’infarctus peu étendu, seule une zone limitée du cœur est atteinte et celui-ci continue son travail de pompe presque normalement.
Pendant la cicatrisation de l’infarctus, autour de la partie de l’artère coronaire occluse ou très rétrécie, va se développer une circulation collatérale.
Les branches des artères non intéressées par l’occlusion vont se développer et prendre en charge la partie du muscle cardiaque qui était irriguée par l’artère qui vient de se boucher.
Ainsi malgré l’infarctus, les réserves du myocarde sain ou lésé mais revascularisé, permettent le plus souvent au cœur de faire face aux exigences de l’organisme.
Au repos, c’est la règle, l’organisme tout entier n’a besoin que de 5 litres de sang à la minute qui sont facilement débités par le cœur même récemment infarci.
Le problème est plus délicat à l’effort, le débit cardiaque pouvant augmenter à 15 litres à la minute chez un sujet au cœur sain mais totalement sédentaire et jusqu’à 42 litres à la minute chez un grand coureur de 1500 mètres.
Le cœur récemment infarcine peut évidemment faire face à un tel accroissement du débit cardiaque. Heureusement, dans la vie courante, le cœur est utilisé à moins de 40 % de ses possibilités maximales.
Il reste donc une marge importante, une réserve entre les 5 litres par minute indispensables au repos et les possibilités d’augmentation du débit cardiaque à l’effort, dans la vie de tous les jours.
Seuls les infarctus très étendus ou récidivants peuvent diminuer le débit cardiaque au point de provoquer des symptômes tels qu’essoufflement au moindre effort ou au repos.
LE NUMERO D’URGENCE
La prise en charge d’un patient victime d’un infarctus du myocarde est une urgence absolue. Elle requiert le bon déroulement d’une chaîne de soins dans laquelle intervient systématiquement le SMUR ou le SAMU, susceptible de procéder à tout moment à une défibrillation cardiaque et de décider de l’instauration d’un traitement thrombolytique.
L’association étroite et constante avec une Unité de Soins Intensifs Coronaires, notamment lorsqu’elle est couplée à un centre de coronarographie, angioplastie d’urgence, représente la base de la prise en charge moderne de l’infarctus du myocarde.
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Spécial femmes
Prenez votre cœur à cœur DU SEXISME EN SANTÉ?
OUI, ÇA EXISTE. LA PRISE EN CHARGE D£S MALADIES CARDIAQUES, PAR EXEMPLE, NE CONNAÎT PAS LA PARITE.
On se penche enfin sur le cœur des femmes …..
«Si le risque cardio-vasculaire de la femme est sous-évalué, c’est que la plupart des études ont été menées chez des hommes», explique le D’Gilles Chironi (prévention des maladies cardio-vasculaires à l’hôpital européen Georges-Pompidou, HEGP).
D’où la mise en place, en septembre 2012, d’un programme de recherche clinique spécifique. Il reposera sur des examens non invasifs afin de mesurer la rigidité des artères, d’étudier la localisation et la diffusion des plaques d’athérome et de cartographier la maladie artérielle, même en l’absence de symptômes. Les caractéristiques de l’athérosclérose des femmes seront comparées à celles des hommes. Les différences seront précieuses pour adapter prévention et conseils àchacun.
Contact pôle de prévention cardio-vasculaire HEGP au 01 56 09 5441 (ou 44). Pour en savoir plus fondation-recherche-cardio-vasculaire.org.
Lorsqu’une femme se plaint de douleurs à la poitrine, on lui répond : « C’est psychologique, ça passera ! »
Quand c’est un homme, on pense aussitôt à un accident cardiaque. Exagérée, cette affirmation ? Non.
Les chiffres sont sans appel : chez les femmes, l’infarctus du myocarde est pris en charge en moyenne une heure plus tard que chez les hommes. Il en va de même pour la prescription d’examens et l’accès aux traitements. Ainsi, les femmes ont 40 % de chances en moins de se voir proposer une angiographie. Résultat, 55 % des accidents cardiaques leur sont fatals, contre 43 % chez les hommes. Des négligences, voire du sexisme, dénoncé par l’Institut de France. Avec le soutien d’un comité de femmes célèbres, cette institution souhaite sensibiliser et alerter le grand public sur le risque cardio-vasculaire chez les femmes. En parallèle, elle lance un programme de recherche spécifique (voir encadré ci-dessus). Car, plus préoccupant encore, les femmes sont touchées de plus en plus jeunes avec, au cours de la dernière décennie, un taux de 10 % de mortalité cardio-vasculaire dans la tranche 25-44 ans. Des chiffres qui vont aller en progressant, affirment les spécialistes. Principale responsable, selon eux : l’évolution de notre mode de vie.
Une protection liée aux œstrogènes
Jusqu’à il y a un peu plus d’une dizaine d’années, en effet, les femmes étaient relativement protégées par leurs hormones – les œstrogènes – qui préviennent le durcissement des vaisseaux. Comme l’explique le Pr Claire Mounier-Vehier, cardiologue-hypertensiologue au CHRU de Lille et vice-présidente de la Fédération française de cardiologie, « la couche interne des artères, appelée l’endothélium, est un organe vivant qui sécrète des substances anti-inflammatoires, relaxantes et antiagrégantes. Tant que l’artère reste souple, tout va bien, mais dès que la couche interne s’abîme et que la paroi se rigidifie, une petite fissure peut se créer et favoriser la fabrication de caillots susceptibles de devenir très dangereux ».
Ce n’est donc qu’environ cinq ans après leur ménopause que le risque chez les femmes rejoignait celui chez les hommes, les mauvaises graisses accumulées au niveau du ventre commençant à se déposer dans leurs artères, d’une part ; celles-ci ayant tendance à se rigidifier et à devenir fibreuses, donc moins souples, d’autre part. Malheureusement, en raison de l’adoption de plus en plus fréquente par les femmes de comportements « masculins », cette protection conférée par les œstrogènes se révèle de moins en moins efficace.
EN ADOPTANT DES COMPORTEMENTS « MASCULINS » LES FEMMES S’EXPOSENT DE PLUS EN PLUS.
Gare aux comportements àrisque
La consommation de tabac, surtout, mais aussi le stress et l’hypertension artérielle qui peut en découler, ou encore la sédentarité et une alimentation déséquilibrée, sources de surpoids, de cholestérol et de triglycérides, sont autant de facteurs qui font vieillir prématurément la paroi des artères. Le tabac stimule par ailleurs la coagulation et le spasme des artères. En outre, il entraîne une diminution du bon cholestérol (HDL).
Or c’est celui-ci qui représente un des éléments de protection naturelle contre l’athérosclérose (dépôt de graisses sur les artères ou plaques d’athérome).
Quant à l’association pilule + tabac, elle favorise la formation de spasmes artériels, de caillots et multiplie par vingt le risque d’infarctus après 35 ans. C’est surtout vrai pour les femmes prédisposées génétiquement qui prennent une pilule à base d’œstrogènes de synthèse car, même peu dosés, ils stimulent la coagulation. Néanmoins, dans l’inconscient collectif, l’infarctus reste un problème d’hommes, y compris pour les médecins qui ne reconnaissent pas toujours le caractère prémonitoire des symptômes.
Des signes d’alerte àprendre en compte
Avant 50 ans pourtant, les femmes fumeuses et stressées, les plus à risque, présentent en général, comme les hommes, des douleurs assez typiques : serrement dans la poitrine irradiant dans le bras, le dos ou la mâchoire, qui s’explique par une obstruction brutale (due à 80 % au tabac) d’une ou de plusieurs des trois grosses artères irriguant le cœur.
Après 50 ans, les signes sont souvent moins bruyants, donc plus complexes à interpréter, car a maladie évolue silencieusement avec des lésions des artères (liées à 80 % au cholestérol) plus diffuses. Cette fois, ce sont des douleurs isolées à l’épaule qui se manifestent de temps en temps et que l’on prend pour de l’arthrose ; des nausées, des vomissements ou des malaises digestifs à répétition que l’on met sur le compte d’un ulcère ou d’un reflux ; des bouffées de chaleur qu’on attribue à la ménopause ; de l’essoufflement et de la fatigue pour les petits efforts de la vie quotidienne, (marche, montée des escaliers…, qu’on impute au vieillissement ; des points douloureux à la poitrine qui persistent ; l’apparition de palpitations et d’un rythme cardiaque irrégulier (même si c’est une seule fois, mais durant plusieurs heures)… « Ces signes doivent toujours inciter à se rendre en consultation cardiologique pour un bilan lorsqu’ils surviennent chez une femme ayant au moins deux facteurs de risque, surtout à la péri ménopause », conseille le Pr Mounier-Vehier.
Ces facteurs de risque, on les connaît : tabac, hypertension, cholestérol, diabète ou syndrome métabolique (avec les mauvaises graisses localisées au niveau du ventre), ainsi qu’antécédents de problèmes coronariens ou d’infarctus cérébral dans la famille. De même, si l’on est une femme à risque, face à des symptômes qui évoquent une très grosse indigestion ou si l’on souffre brutalement des signes évoqués plus haut, il faut appeler le 15 ou le 18 plutôt qu’aller soi-même aux urgences. Une prise en charge efficace avec un traitement adapté pourront être mis en place plus rapidement.
Les quatre piliers de la prévention
Inutile cependant d’attendre l’accident cardiaque pour agir !
Parmi les mesures dont l’efficacité a été scientifiquement démontrée, quatre arrivent en tête.
1. Arrêter le tabac Un an après le sevrage, le risque d’accident vasculaire cérébral rejoint celui d’un non-fumeur et, de trois à cinq ans après, il en va de même pour le risque d’infarctus. A défaut, gare aux cigarettes les plus toxiques ! «Aller fumer dehors, dans le froid, après une réunion de travail explosive ou un jogging augmente le risque d’infarctus, insiste la spécialiste. Le froid, le stress, la cigarette : les trois facteurs forment un cocktail détonant qui entraîne des spasmes artériels. »
2.Pratiquer une activité physique Une demi-heure de marche active quotidienne réduit le risque cardiaque deux fois plus chez les femmes que chez les hommes, pour une activité physique comparable (20 % contre 10 %). «A la ménopause, trois quarts d’heure trois fois par semaine sont plus adaptés, à condition d’avoir effectué au préalable une épreuve d’effort », rappelle la cardiologue.
3.Réduire sa consommation de sel et équilibrer son alimentation en graisses Pas d’excès de produits laitiers, viande rouge fois par semaine, charcuterie ou beurre à doses raisonnables, poisson une ou deux fois par semaine, et pas plus de deux verres d’alcool par jour.
4. Surveiller sa tension artérielle Au-delà de 14/9, le risque d’accident vasculaire cérébral est multiplié par 7, le risque d’infarctus du myocarde par 3 et celui d’insuffisance cardiaque par 4.
L’hypertension contraint le cœur à une surcharge de travail tout en favorisant son vieillissement accéléré et le dépôt de graisses dans la paroi des artères. Or, après 65 ans, une femme sur deux est hypertendue et l’impact chez elle est plus important que chez l’homme.
ET LE TRAITEMENT HORMONAL DE LA MENOPAUSE ?
«LeTHM peut être une solution à condition d’être pris immédiatement après la ménopause, c’est-à-dire après douze mois sans règles », explique le Dr Sylvain Mimoun, gynécologue et coauteur de Sexe et sentiments après 40 ans (Albin Michel). « Dans ce cas, il continue effectivement à protéger le cœur. En revanche, si ce traitement est pris plus tardivement et s’il existe déjà un rétrécissement des artères dû à des plaques d’athérome, les hormones peuvent déstabiliser ces graisses, favoriser la rupture des plaques et augmenter alors le risque d’accidents cardio et cérébro-vasculaires. »
Le THM est également formellement contre-indiqué dans le cas où la femme a déjà fait une phlébite (caillot dans une veine), a eu un accident cardio-vasculaire ou un infarctus cérébral.
Article paru dans la revue Femina semaine du 23 au 29 janvier 2012.
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