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Archive pour mars, 2015

Réunion mensuelle du vendredi 27 Mars 2015

Posté : 30 mars, 2015 @ 4:27 dans Les Rendez-vous Mensuels | Pas de commentaires »

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Le Thème de la dernière réunion de notre Association Gujan-Mestras ACCUEILLE était :

L’Education des Chiens Guides d’Aveugles

à la Maison des Associations de GUJAN-MESTRAS

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C’est dans une salle bien décorée que ce sont retrouvés les adhérents de G.M.A

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Dans les années soixante, Joe Perez, kinésithérapeute aveugle, réalise avec Pitou son chien guide, de véritables prodiges dans les rues de Bayonne, sous l’œil émerveillé de son ami Pierre Furet.
A cette époque, le chien guide est encore peu répandu et pour en obtenir un, les délais d’attente sont interminables. Aussi, pour aider ses amis non-voyants comme lui, Joe Perez caresse l’ambition de fonder une école dans le Pays  Basque. Malheureusement, prématurément décédé, il ne pourra mener à bien son projet.

Mais le hasard a parfois des coïncidences étranges. Le hasard voulut en effet que Pierre Furet, lui aussi à son tour, perdit la vue. Devenu non-voyant, il fût nommé en 1977, Président de l’Union des Aveugles du Sud Ouest (U.A.S.O.)  devenue aujourd’hui : UNADEV (Union Nationale des Aveugles et Déficients Visuels).
A compter de ce temps, Pierre Furet mettra tout en œuvre pour réaliser enfin le rêve de son ami Joe Perez.
Et, en 1985, l’Ecole du Sud-Ouest des Chiens Guides d’Aveugles était inaugurée par Monsieur Jacques Chaban Delmas maire de Bordeaux.

L’école restait cependant un « service » de cette association, au même titre que son service d’auxiliaires de vie, d’insertion professionnelle, son espace d’accueil ou sa maison de retraite.

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Chaque personne non-voyante se voit remettre en moyenne 3 chiens guides au cours de sa vie. Chaque chien guide offre en moyenne 9 ans de bons et loyaux services avant de prendre sa retraite.

Pour arriver à satisfaire cette demande, depuis la naissance du chiot jusqu’à sa mise à disposition d’une personne non-voyante, une grande chaîne doit se mettre en place. 

Par son intérêt humain, le chien guide, chien lumière ou chien « liberté », doit jouir d’un statut tout à fait particulier qui ne peut pas être le fruit du hasard ni le résultat d’un travail d’amateurs tel qu’il le fut jadis et faire de cet auxiliaire de liberté, un vrai facteur d’insertion sociale dans un monde de plus en plus rapide, encombré, visuel, difficile pour qui ne voit pas.

Michel et Elisa COLNOT sont famille d’accueil pour « Chien guide d’aveugle », première opération de la longue chaine de formation de ces chiens. 

95 personnes étaient présentes pour écouter Michel COLNOT et Pascale OLIVAR nous parler de ces chiens « Guides d’aveugles » ….

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L’Exposé de Michel COLNOT

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De la naissance du chiot à la Famille d’accueil

Les écoles font attention à sélectionner des chiens de bon pédigrées pour servir de parents aux chiots, qui naissent dans les nurseries des écoles mêmes ou dans des centres d’élevage. Ces chiots sont gardés pendant deux mois dans la nurserie, temps durant lequel ils restent près de leur mère tout en étant « manipulés » par des humains, afin de les habituer aux contacts avec l’homme.

De même, il n’est pas rare de leur faire écouter des enregistrements de bruits de la vie courante (bruits de voitures, crissements, claquements, sifflements, etc.) afin d’empêcher toute phobie future, surtout celle de l’homme. Le chiot doit être à l’aise dans n’importe quelle situation. C’est ce que l’on appelle la sociabilisations.

La famille d’accueil

Passés ces deux mois, le chiot est placé en famille d’accueil. En effet, sa formation à l’école ne débute pas tout de suite, mais dans cette famille, la sociabilisation du chiot continue et il reçoit une bonne éducation, incluant obéissance, savoir-vivre, et apprentissage d’un certain vocabulaire « assis », « debout », « couché »….

Il doit être habitué à sa vie future, c’est pourquoi il est indispensable que la famille d’accueil soit très mobile, aime jouer avec son chien, le sollicite souvent etc. En effet, ces quelques mois sont d’une importance capitale concernant le développement psychologique du chien. Pendant toute cette période en famille d’accueil, un suivi régulier est effectué par les éducateurs de l’école afin de vérifier le bon développement du chien, et corriger des erreurs éventuelles. À partir de 6 mois, le jeune chien va régulièrement à l’école pour des stages progressifs. À un an, le chien retourne à l’école pour être éduqué et la séparation est souvent difficile pour la famille d’accueil.

Le rôle de la famille d’accueil est primordial. Le caractère du chiot est encore très malléable lorsqu’il arrive en famille. C’est une importante mission de sensibilisation, qui va conditionner les aptitudes du futur chien guide. Par cette action bénévole, les familles contribuent concrètement à l’action des écoles, pour offrir des chiens guides de qualité, au caractère souple, social et équilibré.

Pour devenir famille d’accueil, il faut surtout résider dans un proche rayon autour de l’école et qu’un membre de la famille soit assez disponible. 

Les obligations pour devenir des famille d’accueil de chien guide :

  • Signer une charte de tutelle avec l’Association Aliénor,
  • Aliénor est propriétaire du chien,
  • Assister aux demi journée « éducation »
  • Les soins du chien.

Michel  nous présente son nouveau chien JADE, un Berger Allemand d’1 an, futur chien guide ….. 

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 Le chien

Tout d’abord quelques commentaires sur le comportement du chien :

Le chien est un loup domestiqué depuis environ 13000 ans par l’homme, c’est un allié précieux pour la chasse et la garde.

Le loup est un animal social, ce qui explique cette facilité d’adaptation à la vie de l’homme, qui vit en meute. La meute comprend :

  • Le chef de la meute le mâle alpha,
  • Les femelles et les petits,
  • les collatéraux : oncle, tante, cousins, les ados

Les mâles sans meute remettent cette hiérarchie en question au moment des ruts mais tout le monde fait obligeance au chef :

  • marques de soumission,
  • échanges relationnels : congratulations, caresses, jeux,
  • apprentissage de la propreté, la chasse.

Michel nous présente un de ses anciens chiens, Gangster un berger allemand.

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Le berger allemand est un descendant du loup.

La mère

  • Élève les petits avec sévérité,
  • Apprentissage de la propreté,

Le chef de meute, pour le chien c’est le chef de famille et lui montre des marques de soumission,

Le reste de la famille, c’est les collatéraux, besoin de jeux avec les enfants. 

Michel nous présente un autre de ses anciens chiens, Eccles labrador chocolat

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Ecclés à la plage

Les  différents types de chiens les mieux adaptés pour devenir « chiens guides d’aveugles »

  • Le labrador, le plus proche de l’homme et veut faire plaisir. Assez puissant et très attentif au bienêtre de son maitre.
  • Le golden retriever, caractère proche de celui du labrador
  • Le berger allemand veut comprendre ce qu’on lui apprend et apprend vite, très attentif à vos réactions,
  • Le flat coat retriever : très dynamique
  • Le labradoodle : croisement entre un grand caniche et un labrador, il ne perd pas ses poils

 

 Les principales obligations pour l’éducation du chien en famille d’accueil :

  • La nourriture  : dosage à respecter, croquettes fournies par Aliénor
  • La propreté, la solitude, le respect de la maison,
  • Les promenades, la détente, les jeux, Le rappel
  • Les traversées de rue, les grands magasins, les marchés, le restaurant, les sorties d’école , les transports en commun….
  • Utilisation d’un vocabulaire précis utilisé par les éducateurs

L’éducation à l’école

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 Le déroulement de la formation du « Chien guide » et la tutelle dure environ 18 mois :

  • accueil du chiot de 8 ou 9 semaines dans la famille d’accueil,
  • A partir de 4 mois sortie en ville,
  • À 6 mois , 1 semaine par mois à l’école et travail avec les éducateurs, évaluation du chien,
  • Vers 8 à 9 mois radio des hanches et épaules, si OK, castration,
  • À partir de 14  à 18 mois semaine à l’école et WE en famille jusqu’à la remise du chien vers 2 ans

La remise du chien

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L’Exposé de Pascale

Pascale OLIVAR qui est non-voyante et aussi vice présidente de l’Association Aliénor de Mérignac, nous a aussi raconté le pourquoi des choses.

Pascale et Funky Image8

Pascale et son chien « FUNKY »

Comment un chien peut-il adoucir un peu ce quotidien si pénible et tellement jalonné d’entraves ?

Le chien est avant tout un guide. Avec lui, «le paysage change» ! Le paysage change puisque, devant la personne aveugle, il n’y a plus d’obstacles, le chien les évite, les contourne, signale le bord du trottoir, la traversée d’une n conduit son maître dans les passages protégés, le conduit jusqu’à à un arrêt de bus, de métro ou de tramway, etc 

Il connait des mots, des emplacements qu’il a appris à repérer, des habitudes qu’il a acquises grâce une éducation très rigoureuse, étalée sur presque deux années, une éducation où : patience, douceur et opiniâtre sont les maîtres mots. 

Mais, peut-on se demander, ceci se conçoit sur des parcours familiers… En revanche, comment est-ce possible dans des lieux inconnus du maître et de l’animal ? 

Pour le chien guide, un trottoir, qu’il soit à Bordeaux ou à Paris cela reste un trottoir, un cheminement où il doit accomplir son travail : éviter les obstacles, latéraux, au sol ou hauteur, signaler les traversées de rue en s’asseyant avant de descendre sur la chaussée, guider son maître dans les passages protégés… 

Pour le reste, c’est à dire pour tout ce qui se rapporte aux directions, cela relève de responsabilité de son maître, lequel, comme toute personne qui se déplace dans une ville inconnue, de préalablement se renseigner de l’itinéraire qu’il devra suivre pour se rendre du point A au point B. 

On lui aura dit que : il doit partir à droite dès la descente du bus par exemple, traverser trois rues, tourner à droite à la suivante etc, c’est le maître qui décide, c’est lui qui donnera l’ordre : «à droite, à gauche, tout droite. 

La différence avec un valide est que le non-voyant doit mémoriser ce parcours alors que le valide pourra recourir à un plan. 

Toutefois on s’en doute, si un oubli venait à se produire, le non-voyant a toujours la possibilité de demander son chemin à un passant.

Nul ne refusera de l’aider. Mais la grande différence avec le déplacement à la canne est que, libéré d’innombrables obstacles qui jalonnent nos trottoirs, le non-voyant peut se consacrer bien plus aisément à son se parcours. 

Le chien guide apporte une aisance incomparable à qui ne voit pas. 

Aussi, peut-on imaginer la «griserie» qui s’empare de la personne aveugle lorsque, pour la première fois, elle peut seule, guidée par son chien, se rendre jusqu’à la boulangerie du quartier pour acheter sa baguette de pain. 

Peut-on imaginer le confort de celle qui, chaque matin, emprunte métro, tram ou bus, seule avec son chien, pour se rendre au travail ou dans tout autre endroit, centre d’accueil ou centre de soins. 

Et peut-on imaginer la sensation de liberté que ressentent les non-voyants lorsque, guidés par leur chien, ils peuvent quand bon leur semble ou quand la nécessité se fait sentir, faire leurs courses courantes, aller visiter un ami, aller chez le coiffeur, acheter un petit cadeau pour l’être aimé, aller chercher les enfants à l’école, se rend chez le médecin, le dentiste, etc. 

Et la liste serait longue…  Une succession d’actes ordinaires, d’activités quotidiennes qui, pour les personne valides passent totalement inaperçues, dénués d’intérêt puisque effectués sans même y penser mais qui, pour les victimes de cécité prennent l’allure de vrais petits bonheurs, des bonheurs simples qui font que la vie est la vie.

Oui, on peut le dire vraiment : le chien guide est le compagnon grâce auquel et par lequel le moindre déplacement simple, effectué seul, peut signifier Liberté. 

IL EST UN FACTEUR D’INSERTION

En effet, si bien entendu le handicap demeure, cette négation de l’individu n’existe plus avec le chien… D’abord parce que les non-voyants sont seuls avec lui, parce que l’animal ne répond pas encore aux questions du genre : qu’est-ce qu’elle veut ?

Le commerçant ou tout autre interlocuteur est bien obligé de s’adresser directement à la personne, fut-elle aveugle !

Et puis parce que, ce chien, beau, gentil, dont le travail remarquable force le respect, ce chien tellement admirable et admiré provoque inévitablement le contact : 

« Qu’il est beau ! Comment s’appelle- t-il ? Quel âge a-t-il ? Où l’avez-vous eu… ? » 

Et de fil en aiguille, on en vient à bavarder avec le maître ! Cet homme ou cette femme à côté du chien devient un homme ou une femme « ordinaire », quelqu’un à qui l’on ose parler, quelqu’un à qui l’on s’adresse. 

Et d’aiguille en pelote, le non-voyant maître de chien guide retrouve son «identité», reprend confiance en lui-même, éprouve la réelle sensation de renaître.

Oui, on peut le dire vraiment : le chien guide est le compagnon grâce auquel et par lequel la personne aveugle se voit de nouveau pleinement intégrée dans la société. Quelle victoire !

 C’EST AUSSI UN COMPAGNON DE TOUS LES INSTANTS

Il est un aspect qui n’a pas encore été évoqué, le chien guide, fidèle, totalement dévoué à son maître, est un extraordinaire «compagnon de route».

Pour bien des non voyants vivant seuls, sans famille, loin d’elle ou rejetés par elle, il n’est pas rare en effet que, la cécité touchant l’un des membres d’un couple, le conjoint valide, ne réussissant pas à assumer ce bouleversement, rejette la victime. Le chien guide est alors une source indéniable de renouveau affectif. 

Les statistiques le montrent : 75% des personnes atteintes de cécité vivent effectivement totalement seules et souffrent bien souvent de cette solitude. 

Nous pouvons l’affirmer sans crainte : le chien guide est le moyen le plus sûr d’atteindre cet objectif : sortir la personne aveugle d’un isolement forcé, lui redonner le goût de lutter, faire de cet homme abattu par la cécité ou de cette femme désemparée parce que, elle, l’âme du foyer est devenue l’enfant de ses enfants, un homme ou une femme autonome ayant retrouvé confiance en soi et qui vont reprendre leur place dans la société, telle est bien souvent l’effet qui suit la présence réconfortante du chien guide.  

C’EST UN PLUS POUR TOUS

Mais alors : une personne handicapée visuelle autonome, bien dans sa tête et bien dans sa vie, c’est un plus pour tous.

D’ABORD UN PLUS POUR LUI

Pour lui qui retrouve le goût de vivre, le goût de prendre à nouveau soin de lui-même, de son aspect physique. A l’école de chiens guides, nous recevons souvent des personnes non-voyantes à la tenue quelque peu négligée. Au fond du gouffre, elles se laissent aller. 

Lors du tout premier séjour en notre école, la personne a de nombreux entretiens dont une rencontre avec la psychologue et, chacun de persuader le stagiaire que, si effectivement rien ne sera plus comme avant, tout n’est cependant pas fini. 

La vie reprendra inévitablement ses droits, il est des aveugles qui mènent une vie active et productive pour les autres, alors, pourquoi pas elle ? 

Et, on ne sait ni comment ni pourquoi mais après quelques mois de cohabitation avec son chien guide : le miracle se produit presque toujours. 

Oui, encore un plus pour lui qui va peut-être se préoccuper enfin de sa propre santé en dehors de ce handicap tellement envahissant. 

Bien sûr, à l’école, nous incitons les non-voyants à consulter : médecins, opticiens, ils ont, parfois sans le savoir, des problèmes d’allergie à la lumière et doivent impérativement porter des lunettes aux verres très filtrants, à consulter : kinés, podologues, les maux de dos ne sont pas rares, liés à une mauvaise posture du fait de ne plus voir, à consulter : O R L, audioprothésistes, certaines surdités légères passent parfois inaperçues mais nécessitent de se faire appareiller surtout lorsque l’on ne voit pas etc. 

La perspective d’avoir un chien guide, lequel exigera d’eux qu’ils soient en bonne santé, les motive vraiment pour «reconsidérer» leur avenir.

Pour lui qui va peut-être trouver la force d’entreprendre une réadaptation et envisager de quitter sa famille plus de trois mois parce que nous l’encourageons à suivre de tels stages dont il ne retirera que bienfaits. 

Pour lui qui va trouver la volonté d’entreprendre une psychothérapie ; nombreux sont en effet ceux qui en ont besoin et, sensibilisés par notre psychologue, ils se décident enfin à franchir le pas. 

Pour lui qui va peut-être prendre la résolution de faire un peu de sport ; certains sont en très mauvais état physique, obésité ou maigreur excessive, manque de souffle ou manque de souplesse; grâce à quelques exercices simples, nos éducateurs évaluent leurs capacités physiques, leur endurance à la marche, leur équilibre et, souvent, leur «font toucher du doigt» (mais que l’on se rassure, avec beaucoup de «doigté», sans jamais heurter les sensibilités), leurs petites faiblesses, là où il faudrait faire un effort, suggèrent des possibilités, invitent à découvrir le monde des non-voyants, les sports adaptés, encouragent ces découragés. 

ET UN PLUS POUR LA FAMILLE

L’arrivée du handicap visuel atteignant l’un des membres de la famille est difficile à vivre pour tous.

L’équilibre du foyer est rompu, le membre atteint ne peut plus remplir son rôle, il devient une surcharge de travail, un sujet d’inquiétude, un être fragile que l’on va surprotéger ou au contraire rejeter, dans l’incapacité que sont les autres membres, d’assumer un tel problème douloureux. 

L’arrivée du chien guide «libérateur» en revanche, permet à chacun de «retrouver ses marques».

La famille retrouve quelqu’un de beaucoup plus détendu, quelqu’un dont l’esprit, libéré un peu de ce handicap tellement omniprésent, devient plus disponible retrouve elle-même une bouffée d’oxygène, retrouve un nouvel équilibre.

Du temps se libère : l’aveugle peut à nouveau vaquer seul, on peut donc enfin s’occuper d’autre chose que de sa cécité «dévorante ».

Ainsi, la personne atteinte peut non seulement s’adonner seule à ses propres activités mais elle peut aussi, à son tour, mettre «la main à la pâte» : faire ses courses, aller chercher les enfants à l’école, ou les accompagner à telle ou telle activité extrascolaire. 

ET UN PLUS POUR LA SOCIÉTÉ

Autonome, ayant retrouvé une certaine joie de vivre, le handicapé visuel, lui qui avant tout, avant d’être handicapé est une personne, une personne avec ses propres richesses, ses désirs intimes, peut enfin laisser libre cours à ses aptitudes, voire à ses talents.

Moralement reconstruit, libre de ses déplacements grâce à son chien guide.il pourra plus facilement entreprendre.

Entreprendre une formation, que ce soit avec l’intention d’un recyclage professionnel ou pour s’investir dans une activité bénévole au service des autres, il peut en effet de nouveau consacrer du temps à la collectivité. 

VAINQUEUR DE LA TRANSPARENCE

La canne blanche, si elle a le grand mérite de signaler la personne aveugle et celui de détecter les obstacles, a aussi le réel mérite de demeurer, encore de nos jours, un symbole relativement respecté : chacun s’écarte devant une canne blanche afin de ne pas faire obstacle à celui qui la manipule. 

Mais alors, de par ce fait même, lui qui déjà est très isolé par sa cécité, se voit encore davantage mis à l’écart.

On s’écarte et de plus, on lui parle rarement, à peine s’adresse-t-on à lui pour l’aider à traverser une rue, parfois même contre son gré. 

On peut donc avancer, sans crainte de choquer certaines susceptibilités, que la canne blanche ne favorise pas vraiment l’intégration de l’aveugle dans la société. 

Mais qu’en est-il avec un accompagnateur ?

Derrière le bras qui le guide, l’aveugle «disparaît».

Non que son guide soit trop corpulent ! Non. Tout simplement parce que nul ne s’adresse jamais à lui

« Mettez-le ici ; faites-le asseoir ; qu’est-ce qu’elle veut ; demandez-lui de signer ; dites-lui que… »

Peut-être plus par maladresse que par véritable indifférence, quelle qu’en soit la raison, le fait est que tout se passe comme si la personne non-voyante était de surcroît sourde voire débile, comme si elle était transparente, elle n’existe plus.

Cette «négation» de la personne, quotidienne, très lourde à porter, est quelque chose qui, peu à peu, mine le moral des non-voyants, y compris celui des plus optimistes. 

Jour après jour, ce déni de la personnalité constant, finit insidieusement par persuader l’aveugle lui-même que, oui, c’est bien vrai : il n’a plus aucune «valeur», aucun rôle à jouer dans la société puisque l’on ne lui accorde aucun crédit. 

Signalons au passage que, oui, on ne lui accorde «aucun crédit», dans tous les sens du terme puisqu’il n’est pas une banque qui acceptera de lui prêter de l’argent. 

Pourtant essaient-ils de dire : «nous ne sommes pas notre handicap »

Nous sommes des personnes, des êtres humains, nous avons comme tout un chacun nos défauts et nos qualités, nos aptitudes et nos limites mais nous existons en tant qu’individus à part entière et non entièrement à part, nous avons une famille, de vieux parents parfois, des enfants souvent, nous sommes des citoyens ayant notre place dans la société, à ceci près que : nous ne voyons pas. 

Alors, nous réduire au rang de «sous-hommes», nous infantiliser en nous faisant asseoir bien sagement sur une chaise comme l’on ferait d’un enfant turbulent, nous taxer de plus d’autres handicaps, surdité totale, mutisme, voire débilité mentale, nous ignorer, nous considérer comme «quantités négligeables», voilà qui est franchement humiliant, intolérable!» 

C’est cependant ce que les aveugles vivent quotidiennement.

C’est ce que vivent quotidiennement les aveugles, sauf s’ils sont accompagnés d’un chien guide. 

CONCLUSION

En conclusion, on peut affirmer sans hésitation que, pour un handicapé visuel, oui vraiment, le chien guide, facteur d’autonomie et d’insertion sociale, source d’équilibre et d’épanouissement, parfois tremplin vers un retour à l’emploi, est une véritable «aide animalière» et l’école formatrice, en l’occurrence ici le Centre Aliénor est, assurément, nous le pensons, une école digne d’intérêt. 

Car on s’en doute, ces chiens exceptionnels, fruits de deux années de travail, demandent des infrastructures importantes et adaptées, un personnel nombreux et qualifié : agents animaliers employés de chenil spécialistes en élevage canin, moniteurs agents de tutelle chargés du suivi en famille d’accueil, éducateurs diplômés, hôtesses d’accueil chargée de l’hébergement des non-voyants stagiaires, gardien, agent de maintenance, secrétaires, chargés de communication, directeur technique, directeur général, sans parler d’un important réseau de bénévoles, le tout étant géré par un conseil d’administration de treize membres, parmi lesquelles des représentants de Clubs Services, ingénieur ou commissaire aux comptes, cadres en exercice ou à la retraite, des personnes non-voyantes maîtres de chiens guides, un vétérinaire, un représentant du Conseil Général de la Gironde et le 1er adjoint au maire de Mérignac, autant d’administrateurs de grande valeur et très motivés : un vrai gage de confiance.

Et cette école dont la notoriété n’est plus à faire, remet des chiens tant à Paris qu’en Bretagne, dans le Nord ou dans l’Est, en fait un peu partout en France, Sarrebourg, Limoges, Pau, Quimper, Rochefort, Metz, Montpellier, Nantes, Niort, Poitiers, Toulouse et Bordeaux bien entendu, etc, et ce, malgré la présence puisqu’il existe quinze autres écoles de chiens guides en France 

Ses chiens sont remis totalement gratuitement et le fonctionnement de l’école en tous points comparable à celui d’une PME à ceci près qu’elle ne vend rien, n’est assuré que grâce à la générosité de tous ceux qui se sentent concernés par la cécité, donateurs, associations, clubs services, entreprises, collectivités.

A vous tous qui nous permettez de poursuivre notre action : élever, éduquer et remettre gratuitement de tels auxiliaires de liberté, de faire face à un budget de fonctionnement assez considérable.

Mais pour en arriver à ce formidable résultat, il faut mette en place toute un chaine d’éducation et le premier maillon de cette chaine est l’éducation de base des chiens dans une famille d’accueil. A vous TOUS ….. MERCI.

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Le Centre Aliénor en chiffres

Depuis sa création en 1985, l’école a remis 478 chiens, soit une moyenne de 22 chiens par an, et a pu compter sur la collaboration de plus de 500 familles de tutelle. Au jour de son émancipation, le Centre Aliénor compte 26 salariés répartis selon 7 services.

Le Centre Aliénor est installé sur un terrain d’un hectare, offrant ainsi de grands espaces pour le confort des chiens.

De sa naissance à sa remise au non-voyant, la formation d’un chien guide  représente une moyenne de deux années de travail et revient à plus de 20.000 €.

Si vous voulez en savoir un peu plus sur l’éducation des  »Chiens Guides d’Aveugles » et le Centre Aliénor, cliquez sur les liens ci-dessous :

http://www.chiensguides-alienor.com/

https://youtu.be/6EJekIQ4-G8

https://youtu.be/-qG3lYuXJYA

 

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Après avoir remercié comme il se doit Michel et Pascale, nous avons donné quelques infos sur nos futures réunions mensuelles :

  • Vendredi 24 Avril 2015 : les recherches archéologiques dans le Lac de Sanguinet,  présenté par André TARTAS Président du Centre de Recherches et d’Etudes Scientifiques de Sanguinet, CRESS.
  • Jeudi 28 Mai 2015 : Les Aires Marine Protégées avec la Mission LIFE et pêche à pied de loisir présenté par Delphine MARTINS Chargée de mission au Conseil Général.
  •  Vendredi 26 Juin  2015 : Soirée Ludique de Fin de saison
  •  Vendredi 25 Septembre 2015 Caroline GROSSOT, chanteuse née à GUJAN-MESTRAS, qui nous parlera de sa vie. Caroline Grossot Quartet en concert le 23 mai prochain à  21h : Salle des Fêtes de GUJAN-MESTRAS.  Durée : 1h30 mn  Tarif normal 9 €/réduit : 6 € Renseignements et réservations Service Culturel 05 57 52 59 31
  •  Vendredi 30 Octobre : Assemblée Générale (Cette date peut changer) 
  •  Jeudi 26 Novembre : FRINGUETTE récupération, remise en état et vente de vêtements.

Puis souhaité les anniversaires des natifs de Mars, c’est Liliane ROUGEON, Pompier volontaire à GUJAN-MESTRAS, qui nous a expliqué comment essayer de reconnaitre les premiers symptômes d’un A.V.C, Accident Vasculaire Cérébral, et la conduite à tenir dans un pareil cas :  

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 9 personnes sur 10 ne connaissent pas les symptômes de l’AVC alors que chaque année en France, 130 000 personnes en sont victimes et que chaque minute compte pour éviter les séquelles.

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« L’AVC, c’est comme un orage qui éclate dans un ciel serein. Tout à coup, et de façon très brutale, une région du cerveau ne fonctionne plus correctement. Dans 80% des cas, c’est un vaisseau ou une artère du cerveau qui se bouche, on parle alors d’infarctus ischémique. Dans 20% des cas, c’est un vaisseau qui saigne, on parle alors d’hémorragie cérébrale. Mais quelle que soit son origine, un accident vasculaire cérébral représente une urgence vitale qui doit être prise en charge le plus rapidement possible.

Chaque minute est essentielle : en une heure, ce sont 120 millions de neurones qui sont perdus !  

Et après 4h30 il est trop tard pour mettre en place un traitement qui revasculariserait le cerveau.  

Comment savoir si la personne qui est en face de vous est en train de faire un AVC ?

Les 3 Symptômes à connaitre par cœur

  • Son visage se paralyse et sa bouche dévie : Comment le détecter: Demandez à la personne de sourire, de montrer ses dents et de tirer la langue. Au cours de ces grimaces, l’asymétrie est flagrante. 
  • Elle perd de  la force ou la motricité d’un bras, d’une jambe ou carrément de la moitié du corps : Comment le détecter: Tendez les mains et demandez à la personne de serrer vos mains dans les siennes et évaluez si la pression est moins forte d’un côté. 
  • Elle a des troubles de la parole, des difficultés à trouver les mots ou à les exprimer : Comment le détecter: Faites parler la personne. Posez-lui des questions simples mais ouvertes, auxquelles elle ne pourra pas se contenter de répondre par oui ou non. 

Que faire ?   

Appelez VITE les pompiers, le Samu au 15 ou au 112.

a la personne qui vous répondra, décrivez les signes observés et l’heure précise de début des troubles. Cette étape sera très utile pour déterminer le type de traitement à prévoir, en fonction du temps écoulé.

En attendant l’arrivée des secours, installez le patient confortablement. S’il a perdu connaissance, installez-le en position latérale de sécurité, allongé sur le côté, la tête légèrement en arrière.

Sur quatre personnes traitées dans les 90 mn après l’apparition des premiers signes d’AVC, une d’entre elles s’en sortira sans séquelles. Et le nombre de personnes qui s’en sortent sans séquelles diminue à mesure que le temps de prise en charge augmente.

L’AVC en chiffres

  • Plus de 771 000 personnes ont été touchées par un AVC en France et en subissent encore les séquelles,
  • Les accidents vasculaires cérébraux sont responsables de 33 000 décès chaque année,
  • C’est la 3ème cause de mortalité après les cancers et l’infarctus du myocarde et la 2ème cause de démence après la maladie d’Alzheimer,
  • 3 personnes sur 4 ayant un AVC a plus de 65 ans. Mais le nombre de jeunes pris en charge pour un accident vasculaire cérébral va croissant, en raison de l’augmentation du diabète, de l’obésité et de la consommation d’alcool ou de cannabis.

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Jean-Paul et Cathy étant en vacances en Savoie, entre autre pour assister aux finales de la Coupe du Monde  de ski alpin ….. quelques images …..

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Adrien THEAUX le Pyrénéen

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Lindsay VONN

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Mattéo et Francesca MARSAGLIA des concurrents italiens

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David POISSON

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Avec Marie JAY MARCHAND-ARVIER

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Lindsay VONN et ses Trophées

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Lindsay VONN et Kjetil JANSRUD les Champions du Monde 2015 

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 ….. ils ont rapporté du fromage de Savoie, du reblochon en l’occurrence , pour que la Commission Restauration prépare une TARTIFLETTE.

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Ce qui fut fait et dont le résultat a largement dépassé le cadre de GMA car hier, dans certains bureaux de vote, on a beaucoup évoqué la tartiflette de vendredi soir ….. .

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Une bonne adresse si vous souhaitez commander du vrai fromage de Savoie, c’est la Coopérative fruitière du Val d’Arly à FLUMET :

http://www.coopflumet.com

Ils possèdent une boutique en ligne dans laquelle vous y trouverez tous les renseignements que vous souhaitez , vous pourrez vous faire livrer en général sous 2 jours et le port est gratuit à partir de 100,00€ de commande.

Pour visionner un exemple de fabrication du reblochon en Savoie cliquez sur le lien ci-dessous : 

https://youtu.be/7mICZYjQMR8

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Prochain rendez-vous :

vendredi 24 avril 2015 à la Maison des Associations

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Réunion Mensuelle du 27 février 2014

Posté : 2 mars, 2015 @ 5:40 dans Les Rendez-vous Mensuels | Pas de commentaires »

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Le thème de notre réunion mensuelle du 27 février 2015 était :

« L’Histoire du  camp militaire du Courneau »

C’est Jean-Pierre CAULE qui nous a présenté cette histoire. 

Pour l’écouter, 96 de nos adhérents étaient présents à la Maison des Associations de Gujan-Mestras, dont la salle était décorée aux couleurs basques.

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Pendant sa carrière professionnelle, Jean-Pierre CAULE a travaillé à la DGA. Petit à petit, il s’est mis a collectionner des cartes postales anciennes. Au hasard des choses étant tombé sur un lot de cartes postales représentant le Courneau, il est devenu historien local.

Il apprend alors que, durant la Première Guerre mondiale, la route La Teste / Cazaux, était bordée par des baraquements occupés par des « tirailleurs sénégalais ». Ce lieu s’appelait le camp du Courneau qui prendra plus tard les tristes noms de « camp des nègres » ou « camp de la misère ».

Il est co-auteur d’un ouvrage intitulé :

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Introduction

Le 1° août 1914 les cloches sonnent pour annoncer la mobilisation. Dans toutes les communes les jeunes font leur paquetage pour rejoindre les régiments.

Loin du front et près de l’Océan, s’écrit aussi sur les bords du Bassin d’Arcachon, entre 1914 et 1918, une page de l’histoire de France. Ainsi de la création de l’école de tir aérien de Cazaux, future B.A.120, aux implantations américaines du Cap Ferret, de Gujan-Mestras ou de Croix d’Hins, de nombreuses unités posent le pied en Pays de Buch. 

Des milliers de tirailleurs sénégalais vont y venir « hiverner » dans un camp gigantesque occupé par la suite par les Russes éloignés du front aux moments des troubles de 1917 dans leur pays. Russes remplacés eux-mêmes par des Américains qui côtoient en terre arcachonnaise les militaires forestiers canadiens venus chercher le bois nécessaire aux tranchées. A côté de cette présence, 23 hôpitaux et dépôts de convalescents militaires, installés dans pratiquement toutes les communes, voient arriver, en fonction des combats, des centaines de blessés soignés par les médecins et la population du Bassin. Population qui participe à l’effort de guerre par la contribution de ses usines reconverties, par ses initiatives bénévoles pour améliorer la vie de ses enfants au front ou par sa marine réquisitionnée pour la surveillance des côtes atlantiques, méditerranéennes ou de la mer Egée. 

Par Patrick Boyer, Jean-Pierre Caule et Jean-Michel Mormone

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A partir de cette ligne, tout ce qui est noté en noir est l’histoire racontée par Jean-Pierre CAULE. 

J’ai rajouté ce qui est noté en italique bleu, après avoir fait des recherches sur quelques sites historiques locaux. Le contenu n’est pas exhaustif car il doit exister d’autres sites que ceux que j’ai visités. 

Mon propos n’est là que pour étoffer la présentation faite par Jean-Pierre car en 1h1/2 il ne pouvait pas parler de tout et je le remercie d’avoir fait le maximum.

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Le Présentation de Jean-Pierre CAULE

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« Dans ce camp rempli d’une renommée éternelle La tombe est une tente où chaque soldat dort tandis que la gloire comme une sentinelle Monte la garde de ce bivouac de la mort ». 

Traduction de l’inscription qui figurait sur un écriteau à l’entrée du cimetière américain du Courneau.

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Par suite de la perte d’une quantité importante de soldats durant la première année guerre, le Gouvernement français, sous l’impulsion du Général Mangin, décide l’utilisation massive des Tirailleurs sénégalais sur le sol français.

L’Afrique peut fournir plusieurs dizaines de millier d’hommes venant du Sénégal, du Soudan ou du Dahomey. L’incorporation se fait sur le sol africain non sans maux et révoltes.

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Au mois de novembre 1915, ces soldats sont basés dans des camps situés près des grands ports africains subsahariens, pour une formation de 4 à 6 mois.

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Bordeaux, en relation privilégiée avec l’Afrique est complémentaire des ports méditerranéens de Sète et de Marseille.

Une commission est chargée de choisir un site capable d’abriter un camp de 16 000 hommes. Le site du Courneau est retenu par sa salubrité au détriment de Souge et Croix d’Hinx.

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Avant le canal Cazaux-La Hume, la piste de sable La Teste-Cazaux était tellement détrempée en hiver, au lieu-dit Le Courneau, que la circulation y était impossible. Les inondations cessèrent après le creusement du canal mais le sol n’en resta pas moins humide du fait de l’écoulement souterrain Sud-Nord des eaux du lac dont le niveau est à 20 mètres au-dessus de celui du bassin et du fait de l’écoulement Ouest-Est des eaux des dunes. Des marais stagnent au pied de celles-ci malgré l’existence de la Craste de Nézer. 

Dans la lande du Courneau, les brouillards au ras du sol sont fréquents. Les gelées sont tardives. C’est cet endroit que choisit, en 1916, le commandement militaire pour faire séjourner des soldats africains.

En finalité ce camp n’abritera de 16 000 hommes et aura trois fonctions :

  • recevoir les troupes arrivées d’Afrique et compléter leur formation militaire,
  • permettre l’hivernage des soldats pendant la saison froide,
  • restructurer les bataillons après leur passage au front.

Les travaux de défrichage du site commencent début mars 1917, les bataillons doivent arriver vers le 25 avril. Lorsque les soldats africains débarquent, le camp est loin d’être fini, il ne le sera pas début novembre ainsi que l’indique le commandant du camp le colonel Fonssagrives.

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Après des travaux d’assèchement, un camp de 400 baraques en bois s’éleva, pouvant loger 16.000 hommes. A côté fut construit un hôpital de campagne de 440 lits.

Ce camp situé entre la Teste et Cazaux comporte de nombreux avantages :

  • une voie ferrée est en liaison directe entre Bordeaux et La Teste,
  • une voie ferrée secondaire relie La Teste au Courneau,
  • une conduite d’amenée d’eau reliant le lac de Cazaux à Arcachon peut fournir l’eau potable nécessaire à la troupe, le canal de Cazaux à la Hume convient parfaitement aux chevaux et mulets, ainsi qu’au lavage du linge.

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La partie du camp abritant le Commandement, les Subsistances, les Services d Etat-major se trouvent à l’ouest de la route.

La partie Ouest reçoit le camp des Tirailleurs et comporte deux camps

Le camp Nord est formé de huit ensembles de baraquements, chaque ensemble peut recevoir un bataillon de mille hommes.

Le camp Sud est également formé de huit ensembles, chaque ensemble pouvant recevoir 1200 hommes.

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Les baraques qui composent ces camps sont des baraques Adrian reposant directement sur le sol. La structure en bois est recouverte de carton bitumé très sensible au choc, le plafond percé régulièrement laissera pénétrer l’eau de ruissellement.

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Entre les files des baraquements, des latrines sur socles en briquettes, recevant des réceptacles vidés tous les jours et des lavabos alimentés par une pompe à main.

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L’hôpital à l’extrême nord du camp pourra recevoir 960 lits, il n’ouvrira ses portes que le 26 août 1916. Entre temps les malades seront envoyés soit à St Elme à Arcachon, soit à l’école des filles de La Teste transformée en Ambulance.

Les baraques qui constituent l’hôpital sont des baraques type « Lapeyrère » sur plancher et isolées du sol par des plots de 60 cm de hauteurs. Elles sont doublées extérieurement et intérieurement par un bardage en bois.

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A l’Ouest de la voie ferrée, dans la zone des « communaux » des mercantis ouvriront commerces avec l’autorisation du Lt-colonel Billecocq, premier commandant du camp et sous certaines conditions : le prix des articles sera affiché, il ne sera pas vendu de boissons alcoolisées.

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Le lieu est situé pratiquement à l’altitude du lac de Cazaux, dans une zone inondable par suite de la proximité de la nappe phréatique.

Le camp fera l’objet de visites fréquence du Service de Santé Militaire dirigé par Justin Godard.

Le Major Inspecteur Général Grall, vient au Courneau début août 1916, note la grande insalubrité du camp et demande entre autre que le sol des baraquements Adrian soit surélevé de 10 cm, que des fossés d’écoulement des eaux pluviales soient creusés entre les baraques. Il demande également de prévoir une isolation thermique de ces baraques à l’aide de panneaux de paille.

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Fin août début septembre se sera le Major Inspecteur Général Blanchard qui visitera le site. Il est chargé de deux missions :

  • s’assurer si la présence des indigènes ne peut pas être néfaste à la population régionale en introduisant le paludisme,
  • contrôler l’état sanitaire du camp.

Sur le premier point, il convient que la population ne risque rien, par contre il dénonce l’état d’insalubrité du camp et recommande l’évacuation des lieus vers des endroits plus cléments tels les camps du Var ou ceux de l’Afrique du Nord.

Le 1er novembre, le colonel Fonssagrives envoie un rapport détaillé de la situation du camp au Commandant de Troupes africaines le Général Famin et lui fait état de nombreuses lacunes. Les travaux du camp débutés début mars ne sont pas terminés.

Blaise Diagne, premier député sénégalais fait une intervention début décembre. Il ne fait que rapporter les propos de Fonssagrives et demande que des mesures soient prises afin de ne pas laisser les troupes africaines dans un lieu aussi malsain.

Le député Lachaud, membre de la commission des Armées est envoyé sur place et rédige un rapport des plus critiques qu’il expose le 31 mai 1917. Il demande des améliorations importantes, création de cantines, de passages couverts permettant l’accès aux lavabos qui devront être également couverts et aux latrines. Il demande des sanctions exemplaires pour les personnes responsables du choix du lieu.

Le Major Inspecteur Général Vaillard se rendra sur le site et rédige un rapport compromettant le 15 mai 1917.

Les travaux d’amélioration du site seront chiffrés et proposés à la Chambre et au Sénat qui les jugeant trop élevés décident de l’évacuation du camp.

Les troupes coloniales quitteront le camp en juillet et gagneront les camps du Var.

Dès leur arrivée de nombreux soldats atteints de maladies pulmonaires, entre autre de pneumonie, seront traités à La Teste et Arcachon et y décéderont rapidement.

Le Major médecin Kérandel, affecté au camp au mois d’août 1916, conscient de cette grande mortalité, il propose à Justin Godard d’étudier un vaccin. Le Ministre donne son assentiment.

Kérandel en possession d’une souche de pneumocoques prélevés au Courneau, rejoint l’Institut Pasteur, étudie un vaccin et procède à l’inoculation empirique sur cinq sujets africains, sains, de Fréjus. Satisfait de ses résultats, il pratique la vaccination de 85 autres sénégalais avec un vaccin préparé à partir d’une souche de pneumocoques prélevés cette fois-ci à Fréjus.

Godard mis au courant s’offusque d’une telle pratique et en fait part à Kérandel qui continue pourtant la vaccination sur 1100 tirailleurs en décembre toujours à Fréjus.

Le Ministre interdit alors à Kérendel de continuer ses « expériences ». La Chambre mise au courant fait pression sur Godard qui convoque la Commission Supérieure Consultative d’Hygiène et d’Epidémiologie Militaire composée de neuf membres, à parts égales, issus de Médecins militaires, de membres de l’Institut Pasteur et de Médecins de la Faculté de Paris.

Cette commission après un exposé de Kérandel autorisera celui-ci à continuer ses vaccinations en prenant en compte que le terme « expérience » ne sera plus mentionné.

Kérendel retournera au Courneau accompagné du Dr Borrel et du Médecin principal Lafforque.

Hélas cette mission ayant pris du retard, seulement 50 tirailleurs seront vaccinés par suite du départ sur le front des bataillons qui participeront à l’offensive de Nivelle.

Par suite du manque de résultats de cette vaccination, 40 à 50 % de réussite pour une durée d’immunisation de 3 à 4 mois le projet sera abandonné.

Nous pouvons dire que cette maladie n’est pas occasionnée par la présence des soldats au Courneau. Lors de leur préparation dans les camps subsahariens, ou dans les camps nord africains, la maladie est présente. Toutefois en pourcentage, on meurt deux fois plus au Courneau que dans les camps du Midi.

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Quelques images du Camp du Courneau

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Un plan pour situer ce camp de nos jours

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Vestige actuel

La baraque ci-dessus est le seul vestige de cette époque qui subsiste encore aujourd’hui. Elle est située à l’ouest de la route de La Teste / Cazaux à peu prés en face de l’endroit où la voie ferrée actuelle pénètre dans le terrain militaire. Comme cette zone a été déboisée, on commence à l’apercevoir.

Fin de l’exposé de Jean-Pierre CAULE

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Complément d’informations sur le Camp du Courneau

Les levées en Afrique Noire furent, en effet, considérables. A propos de ces primitifs, enlevés à leurs villages de la brousse, on a parlé de « chair à canons ».

Le mot est excessif. Il n’en demeure pas moins que les troupes noires ont payé un lourd tribut en morts, soit au combat, soit par suite de maladies. Rien qu’au camp de Courneau, elles laissèrent 956 des leurs. 

Les Sénégalais séjournèrent au camp de mars 1916 à juillet 1917. Le 72e Bataillon, chargé de la garde et des services du camp, était la seule unité permanente.

Les autres bataillons allaient et venaient entre le front et le camp. Les effectifs montèrent jusqu’à 16.000 hommes.

En juillet 1917, pour laisser la place aux Russes, les Sénégalais évacuèrent Le Courneau, à l’exception d’une compagnie de 250 hommes. Celle-ci se révéla indispensable au colonel Fonssagrives, commandant français du camp, pour affirmer son autorité sur les nouveaux occupants.

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LES RUSSES

En février 1916, pour matérialiser la fraternité d’armes Franco-Russe, le gouvernement du Tsar envoya en France quatre brigades d’infanterie. Une partie des troupes s’embarqua à Arkangelsk, l’autre parvint à Marseille par les mers de Chine et des Indes et le canal de Suez. 

Les 2ème et 4ème brigades furent affectées à l’armée française d’Orient, commandée par le général Sarrail. Les lère et 3ème brigades restèrent sur le sol français et furent engagées en Champagne, à l’est de Reims. Elles gagnèrent chacune une citation à l’ordre de l’armée française. 

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Un « très » jeune militaire russe enfant soldat télégraphiste. Au dessus de sa casquettes on peut remarquer le semblant d’isolation du toit  des baraques,  en fougère, brande ou paille.

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L’intérieur des baraquements

 1917 ANNEE TRAGIQUE

En avril 1917, c’est en France l’échec, après trois ans de luttes, de l’offensive du général Nivelle, sur laquelle avaient été fondés trop d’espoirs. 

En mars 1917, c’est en Russie le début des premiers mouvements révolutionnaires qui devaient aboutir à la révolution d’octobre, l’armistice de Brest-Litvosk, le 15 décembre 1917, et une paix séparée, le 3 mars 1918. 

Au printemps de 1917, le moral était très bas dans l’armée française. Il ne faut pas s’étonner s’il l’était encore davantage dans les troupes russes servant sur le Front Français, travaillées par les nouvelles en provenance de leur Pays. 

Dans l’armée française, les mutineries furent un drame à peine soupçonnée, à l’époque, par l’opinion, mais dont l’ampleur mit la France au bord de l’abîme. 

Désigné pour remplacer le général Nivelle, par son seul prestige, le général Pétain rétablit l’ordre dans l’armée et releva le moral du soldat, méritant de la Nation une reconnaissance qui aurait dû éviter au maréchal la condamnation de 1945. 

REFUS DE CONTINUER LA LUTTE 

Les généraux russes, commandant sur le front de Champagné ou sur le front d’Orient : Lohvitsky, Dieterichs, Marou-chewsky, Léontiev et Taranovsky, n’avaient pas le rayonnement du général Pétain. Au reste, qu’auraient-ils pu faire ? La révolution russe couvait depuis trop longtemps et, il faut bien le reconnaître, était justifiée depuis trop longtemps. 

Sur leur territoire national, les soldats russes désertaient en masse, abandonnant leurs positions aux Allemands. Sur le front de Champagne, les deux brigades russes refusèrent de continuer la lutte aux côtés des Français et furent repliées sur le camp de Neufchâteau.

De là, elles furent envoyées au camp de La Courtine où l’effervescence devint telle que le commandement français dut entreprendre de véritables opérations de guerre pour en venir à bout.

Les insurgés matés, on fit un tri.

Les Bolchevicks irréductibles restèrent au camp de La Courtine, les éléments plus calmes furent dirigés sur Le Courneau. 

Ce furent 7.000 hommes en débandade qu’hébergea le camp du Courneau à partir de mi-août 1917 jusqu’au premiers jours de janvier 1918. 

DES HOTES PEU APPRECIES 

Pendant son séjour au Courneau, cette troupe désœuvrée n’obéit qu’à ses soviets, passant son temps à discuter politique et à boire. 

Dans son livre : « Arcachon et ses environs pendant la guerre », édité en 1924, l’historien arcachonnais André REBSOMEN écrit :

 « Faut-il évoquer les souvenirs des Russes circulant dans les rues d’Arcachon et de La Teste, ayant sous le bras quelque bouteille de liqueur ou d’eau de vie et buvant ça et là dans la rue, sur une route, sous un arbre ? Devons-nous rappeler les chariots russes conduits par un soldat plus ou moins ivre et circulant sur la route, au grand galop, passant d’un bord à l’autre, dans un terrible roulis, à la grande frayeur des autres véhicules, des inoffensifs piétons ou des paisibles cyclistes ». 

Ajoutons qu’il y a encore à La Teste, des personnes se rappelant avoir découvert, en ouvrant leurs volets, le matin, un russe ivre mort, dormant étendu sur le pas de leur porte ou dans leur jardin. Inutile de dire que le soir chacun se barricadait chez soi. 

Pour en finir, comme il n’était pas possible de les rapatrier avant la fin des hostilités, on donna aux russes du Courneau, le choix entre : la Légion étrangère, des unités de travailleurs et une légion russe qui serait engagée sur le front français.La Légion étrangère eut peu de volontaires, un petit nombre choisit la légion russe, la masse opta pour les unités de travailleurs. 

UN DEPART PEU  REGRETTE 

En gare de La Teste, les russes prirent le train, par détachements successifs, pour la destination de leur choix. Par mesure de précaution, les abords de la gare étaient cernés par des tirailleurs sénégalais, le coupe-coupe à la main, et de la cavalerie, maintenue à proximité. Il n’y eut pas d’incident. 

Les unités de travailleurs furent employées dans l’Est et le Centre de la France. La légion russe fut affectée à la Division Marocaine.

A partir du 7 mars 1918, elle combattit vaillamment et participa à l’occupation de l’Allemagne après l’Armistice.

Elle reçut la fourragère aux couleurs de la Croix de Guerre, ayant été citée deux fois à l’ordre de l’Armée.

Les deux brigades russes laissaient au cimetière du Courneau une dizaine de morts. 

LES AMERICAINS

Le 13 juin 1917, le général Pershing débarquait à Boulogne avec un détachement précurseur. Les gros arrivages de troupes commencèrent le 26 juin, à St-Nazaire, et les premiers soldats américains tombaient sur le front français en novembre 1917. Simultanément, les Américains étendaient avec méthode leur infrastructure sur l’ensemble du territoire. 

Autour du Bassin d’Arcachon, ils eurent une base d’hydravions au Cap-Ferret, une station de dirigeables à Gujan-Mestras, un camp d’artillerie au Courneau. 

Lorsque la désinfection des casernements laissés par les russes fut terminée, les brigades d’artillerie se succédèrent au Courneau, à un rythme rapide, de juillet à décembre 1918. Le mois de septembre fut le mois de pointe avec 15.000 hommes. 

Malgré toutes leurs mesures d’hygiène, les américains, enregistrèrent 87 décès. 

Stèle des américains

Le cimetière du Courneau 

Le 8 juillet 1916, le Conseil Municipal de La Teste donna son accord pour l’expropriation par l’Etat d’un terrain d’un hectare à Natus-de-Haut, dans la forêt usagère, pour l’inhumation des Sénégalais. 

956 tirailleurs sont enterrés à la Nécropole du Natus, environ 250 à Arcachon, nous ne connaissons pas le nombre de morts parmi les soldats envoyés à Mont de Marsan et à Bayonne par manque de place à l’hôpital du Courneau, la majorité d’entre eux étant morts de pneumonie.

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Le 11 février 1918, un hectare à Natus-de-Haut et 33 ares à Natus-de-Bas furent expropriés pour devenir le cimetière des Américains.

87 soldats américains furent enterrés au cimetière du Courneau dans la parcelle qui leur était réservée. 66 corps furent rapatriés aux Etats-Unis et 21 transférés au cimetière des Etats-Unis, à Suresnes, vraisemblablement après 1924, date de la parution du livre d’André Rebsomen.

Celui-ci, en effet, y décrit l’ordonnance des tombes, le calme et la poésie de ce champ de repos en pleine forêt.

A Natus-de-Bas et à Natus-de-Haut, il n’y a plus actuellement de traces du cimetière américain. Le terrain a été revendu par les Domaines en 1927. 

Les Sénégalais et les Russes, eux, sont toujours à Natus-de-Haut, sous un tertre planté de grands pins, au Sud de la piste forestière reliant la route La Teste-Cazaux à la route Pilat-Biscarosse. 

Il n’y a pas de tombes individuelles. Jusqu’en 1967, l’automobiliste de passage qui ne se serait pas arrêté pour lire la plaque fixée sur une petite pyramide indiquant :

« Ici reposent 900 sénégalais et 12 soldats russes », ne se serait jamais douté qu’il était passé auprès d’un cimetière militaire. 

Au cours de l’été 1967, un Mémorial aux proportions architecturales a remplacé ce monument trop modeste. Il fut inauguré le 1er novembre 1967. 

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 Œuvre de l’architecte Phihl, il a été élevé sur initiative du Souvenir Français de La Teste, grâce aux subventions du Ministre des Anciens Combattants, du Président de la République de la Côte d’Ivoire, des Sociétés d’Anciens Combattants, des Municipalités du Bord du Bassin d’Arcachon, du Comité Central du Souvenir Français. 

Les tirailleurs sénégalais qui sont morts au Courneau, ont maintenant un monument en proportion de leurs mérites et de leur nombre. Il était convenable que les morts russes ne fussent pas oubliés. Il est regrettable par contre qu’au bord de la route, à la lisière de l’emplacement de l’ancien cimetière américain, une stèle ne rappelle pas que les dépouilles mortelles de 87 joyeux garçons des Etats-Unis, venus aider la France en 1917, reposèrent quelque temps entre les racines des grands pins de la forêt usagère de La Teste de Buch.

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D’autre Histoires

Serge Simon

Girondin, médecin et passionné d’histoire, Serge Simon a décidé de raconter celle-ci   »sans juger » mais avec le souci de remettre les faits dans leur contexte et de restituer la controverse de l’époque.

Quand les tirailleurs sénégalais servaient de cobayes

Près de 1 000 morts en un an loin du front. C’est le triste bilan du camp du Courneau, près d’Arcachon (Gironde), qui a accueilli jusqu’à 27 000 tirailleurs sénégalais en 1916 et 1917. Ces soldats africains ont été victimes d’une expérimentation sauvage de l’Institut Pasteur. Un sinistre épisode.

Au départ est une route, à La Teste-de-Buch, près d’Arcachon. La route dite des Sénégalais. Une de ces voies de la côte girondine qui traversent les terrains militaires et permettent aux habitués d’éviter embouteillages et contrôles routiers. Cette route, jamais Serge Simon – médecin de formation, ancien rugbyman et auteur d’un documentaire juste et salutaire sur ce lieu, ne s’était demandé pourquoi on l’appelait ainsi. Jusqu’au jour où il rencontra un collectionneur de cartes postales, Jean-Pierre Caule, devenu historien local. Il lui apprend alors que, durant la Première Guerre mondiale, la route était bordée par des baraquements occupés par des « tirailleurs sénégalais ». Ce lieu s’appelait le camp du Courneau. Il prendra plus tard les tristes noms de « camp des nègres » ou « camp de la misère ». « J’étais tombé sur un lot de cartes postales représentant le Courneau, raconte Jean-Pierre Caule. J’ai commencé à m’intéresser au lieu, à son architecture, à sa composition, à son approvisionnement en eau. Avec les archives de La Teste, je ne tardai pas à apprendre que 27 000 “Sénégalais” avaient résidé là et que les premiers, en réalisant le camp, avaient creusé leur propre tombe. »

Ayant recruté, de gré ou de force, quelques milliers d’hommes dans différentes colonies d’Afrique noire pour participer aux combats qui ensanglantent l’Europe, les autorités militaires françaises réalisent rapidement que ces hommes ne supporteront pas longtemps l’hiver sur le front, à l’est du pays. Elles réfléchissent donc à la création de « camps d’hivernage », pour lesquels deux lieux sont choisis : Fréjus (Var) et La Teste, en Gironde. À l’ombre de la dune du Pyla, le terrain militaire a l’avantage d’être desservi en eau potable et par une voie ferrée. Et ne dit-on pas que le climat du bassin d’Arcachon est particulièrement bénéfique ?

L’expérience vécue par les quelque 27 000 hommes qui s’y sont succédé sera tout autre… Dès leur arrivée, au début de l’année 1916, les tirailleurs découvrent ce que les militaires avaient feint d’ignorer : l’humidité extrême qui sévit ici. Les 600 baraquements sont rapidement infestés par cette humidité et les tirailleurs sont victimes du pneumocoque, qui provoque des morts au rythme d’un puis deux par jour.

Une situation dont le sous-secrétaire d’État à la Santé, Justin Godard, avait été informé dès septembre 1916, par un rapport du docteur Blanchard : « Bientôt viendront les pluies d’automne, qui tombent en abondance ici, écrit-il. Les conditions seront alors déplorables : les affections respiratoires deviendront infiniment fréquentes et on verra s’abattre sur les troupes noires une effroyable mortalité. »

Deux solutions s’offrent alors au sous-secrétaire d’État : évacuer le camp pour éviter la catastrophe ou tester dans ce camp un vaccin expérimental contre cette maladie, au risque de laisser mourir quelques soldats. C’est ce que lui propose le docteur Kérandel, médecin du camp, détaché par l’Institut Pasteur, qui voit l’intérêt d’une expérimentation rapide et « grandeur nature ». Une solution pour laquelle l’Institut pèsera de tout son poids et à laquelle Justin Godard se plie donc. Et le docteur Kérandel s’active. « Il va produire des vaccins en quatre semaines, sans avoir recours à l’expérimentation, raconte le médecin et historien Christian Bonah. En revanche, on inoculera le pneumocoque à 82 tirailleurs du camp, puis à 1 200. » Et, s’il n’a aucun effet néfaste sur les malades, le « vaccin » du docteur Kérandel les laissera mourir un à un.

Une situation qui scandalise le seul député sénégalais, Blaise Diagne. Il alerte l’Assemblée nationale le 9 décembre 1916. Sans effet. Justin Godard, comme quelques mois auparavant, est favorable à la fermeture du camp. Mais, une fois encore, l’Institut Pasteur intervient en faveur du maintien des baraquements. La célèbre institution, qui a « 6 000 doses de vaccins sur les bras », veut absolument poursuivre l’« expérimentation ». L’hiver arrive alors ; la neige, pourtant si rare dans ces contrées, recouvre les maigres toits du camp, rendant encore plus insupportables les conditions de survie. Et l’« expérimentation » continue jusqu’à l’été 1917 et près de 1 000 morts de plus.

Un effort salutaire, tant ce sinistre épisode était méconnu des Girondins. Un effort qui, conjugué au travail des historiens, permettra bientôt qu’une stèle rende un hommage nominatif à chacun des morts. « Un millier de morts méconnus, c’était aussi un millier de familles qui ne savaient rien des conditions dans lesquelles leurs aïeuls sont morts », dit Serge Simon. 

 

« Une Pensée du Courneau »

 

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L’histoire des tirailleurs du camp de Courneau n’est pas connue du grand public. Le réalisateur Serge Simon s’est donné pour mission de réparer cette injustice avec son film : Une Pensée du Courneau. Ce documentaire projeté hier à l’Institut culturel français de Dakar, revient sur l’histoire de tous ces soldats africains morts, non pas au front les armes à la main, mais dans leur camp à cause de maladies respiratoires.

Des images d’archives de Tirailleurs Sénégalais souriants à l’objectif, jouant à saute-mouton ou marchant d’un pas énergique en rang serré meublent le film documentaire de Serge Simon, Une Pensée du Courneau ou Les Oubliés du camp des nègres. Ces images sont sans texte et peuvent bien faire croire que ces soldats ont été joyeux et fiers de défendre leur Nation.

Mais l’on se rend vite compte avec un peu plus d’attention, que le réalisateur restitue à la postérité, une tragédie qui découle de mauvaises conditions de vie. La mort de plus de 1 300 soldats africains suite à une affection pulmonaire, y est en réalité contée. L’objectif de Serge Simon en réalisant ce documentaire, est de révéler «au grand jour un épisode jamais raconté», celle de la tragédie du camp des nègres.

Le film s’ouvre sur les images du cimetière d’Arcachon et de La Teste où sont ensevelis les restes de soldats africains morts dans ce camp. Sur une stèle, il est marqué 940 Tirailleurs sénégalais. Ce nombre est bien minime par rapport à la réalité, selon Serge Simon. L’endroit où était implanté ce camp a été la cause de tous ces malheurs. L’Armée française, afin de soustraire les soldats africains du grand froid dont ils se plaignaient beaucoup pendant les deux premières années de la première Guerre mondiale, avait fait installer un camp dans le marais du Courneau, en Gironde.

C’était au début de l’année 1946.  Bien avant que l’hiver n’arrive, les autorités de ce camp ont alors commencé à se rendre compte que le site ne convenait pas aux soldats. Puisqu’au fur et à mesure que les mois passaient, les morts se multipliaient. Le réalisateur n’hésite d’ailleurs pas à entrecouper les scènes pour donner l’estimation exacte du nombre de morts. Et, son récit de révéler qu’il a fallu plusieurs centaines de morts avant que l’Administration ne se décide à demander un rapport.

Deux médecins, Blanchard et Kérandel, s’en chargent. Ils sont tous les deux d’accord sur la gravité de la situation. Mais si l’un préconise la fermeture du camp, l’autre demande du temps pour mettre en place un vaccin contre la pneumonie. La requête de ce dernier fut acceptée. Mais devant le peu de résultats obtenus, le chef de l’Administration militaire Justin Godard relève Kérandel de ses fonctions. Mais l’Institut Pasteur, où le médecin faisait ses expérimentations, s’y oppose et obtient gain de cause.

L’intervention du député Blaise Diagne n’y fera rien. Les recherches pour trouver un vaccin contre la pneumonie continuent malgré le nombre de morts qui continuait à croître. C’est finalement en juillet 1917 que le camp a été finalement évacué. Puis, les autorités ont indexé les conditions de casernement déplorables pour justifier la tragédie.

Aujourd’hui, chaque 11 novembre un mémorial est organisé par les anciens combattants restés dans cette région. D’après le réalisateur, le nom et la nationalité de tous les soldats morts dans ce camp peuvent être retrouvés grâce à leur fiche militaire. Il espère que des historiens, après avoir vu son film, vont creuser cette question du camp des nègres.

Surtout que d’après Serge Simon, «la France avec ses anciennes colonies, c’est quelque chose d’assez sensible, tabou, c’est compliqué. Cela veut dire qu’il y a encore à explorer, à défricher. Il y a plein d’histoires qui ne sont pas connues». Si ce réalisateur s’intéresse particulièrement aux Tirailleurs, c’est parce qu’ils sont d’après lui, «le reflet de cette complexité et d’une ambiguïté de l’image du Tirailleur sénégalais, soldat valeureux.

Mais à la fois, on les a traités comme de grands enfants, des sauvages, des indigènes». Le débat qui a suivi la projection de ce film terminé en avril 2011, a conforté Serge Simon dans l’idée que ce sont des sujets complexes et douloureux aussi bien pour les Français que pour les descendants des Tirailleurs. Il affirme ne pas s’inscrire dans une logique de dénonciation,  tout en admettant que «les Tirailleurs ont été traités de manière indigne» ; et que la société française de l’époque était «d’un racisme fondamental». Un documentaire de 52 minutes..

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Pour consulter quelques vidéos, cliquez sur les liens ci-dessous :

https://www.youtube.com/watch?v=5InL3GGNBhk

https://www.youtube.com/watch?v=kOLj39C9Flk

https://www.youtube.com/watch?v=doLHSM2KD3g

http://www.marierecalde.fr/journee-du-tirailleur-senegalais-23-aout-2013/

https://vimeo.com/111554448

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D’autres recherches

Patrick Boyer et Jean-Michel Mormone se sont attelés à une tâche ardue et ont retrouvé les noms, bataillons et dates de décès pour chacun tirailleur.

À ce jour, l’appartenance géographique précise et le décompte national ont été réalisés pour plus de 98 % d’entre eux. Seuls 21 comportent encore une petite imprécision entre deux pays. Les deux historiens locaux espèrent lever le doute avec le concours de l’Amicale des travailleurs sénégalais de Bordeaux et de celle des maliens. Les différents pays et instances ont été contactés pour la finalisation de ce projet.

En détails, les deux historiens ont recensé 69 soldats originaires du Bénin, 94 du Burkina Faso, 211 de Côte d’Ivoire, trois du Cameroun, quatre de France, 118 de Guinée, cinq de Madagascar, 306 du Mali, 11 de Mauritanie, 24 du Niger, un du Nigeria, 11 de Russie, 78 du Sénégal, auxquels s’ajoutent les 21 soldats qui n’ont pas encore été identifiés.

Un total de 956 corps qui reposent au Natus. Cette liste, affichée à l’entrée de la nécropole, sera une façon de sortir de l’anonymat ces soldats morts pour la France.jp caule

JM MORMONE

JM MORMONE

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Kader Arif

JM MORMONE

Kader Arif est le premier ministre français à honorer les tirailleurs sénégalais un 23 août, date choisie par l’ancien président sénégalais Abdoulaye Wade en 2004 pour commémorer le sacrifice des africains lors des guerres de son ex-colonie. Le ministre délégué aux Anciens combattants a choisi la nécropole nationale du Natus à la Teste-de-Buch, en Gironde, pour accomplir ce geste symbolique.  »Ici s’est jouée une tragédie (…) qui emporta presqu’un millier d’hommes loin de tout combat », a rappelé le ministre. 

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 Le 1/07/16 un sergent major du 64e BTS écrit :
« A la première compagnie du 64e les races ne sont pas les mêmes. Nous avons des Woloffs, des Baoulés, des Sarakolés, des Sossos, tandis qu’à mon ancienne Cie j’avais des Bambaras, ces derniers sont plus fidèles et plus francs que les Woloffs mais tous marchent bien quand même… »

Le 10/03/17, un autre courrier montre le caractère aigri du rédacteur :
« Me voilà définitivement replongé au milieu des noirs et en plus dans un camp éloigné de 8 km de La Teste petit village qui ne doit son importance qu’au camp qui le fait vivre. Aucune distraction. Tout le cadre ici réclame le front comme faveur. »

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Célébrations du Centenaire de la Première Guerre Mondiale à LA TESTE de BUCH à l’automne 2014.

fichier pdf le_dossier_de_candidature_sb

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Éric Joly vient de publier le récit qui retrace l’histoire tragique des tirailleurs sénégalais cantonnés dans le Bassin durant la Grande Guerre.

« Un nègre en hiver », aux éditions Confluences.

JP CAULE

Éric Joly et Jean-Pierre Caule lors d’un débat sur le camp du Courneau à la bibliothèque. 

Photo M. Bonnecaze. 

À noter que ce nouveau livre complète bien le film documentaire récent réalisé sur le même sujet par Serge Simon, « Une pensée du Courneau ».

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 Puis après avoir remercié Jean-Pierre CAULE pour son exposé, nous avons donné quelques informations sur le fonctionnement de l’association, souhaité les anniversaires de février, et dégusté le buffet préparé par nos amis du pays basque …….

 

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qui avaient préparé pour cette soirée une garbure, 

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de l’axoa de veau 

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et du fromage du pays basque.

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« La Commission Restauration »

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Belle participation et très bonne ambiance

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Les produits proposés par nos amis basques

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Prochaine réunion :

Vendredi 27 Mars à la Maison des Associations de GUJAN-MESTRAS, le thème sera :

l’Education des Chien d’Aveugles

Présenté par Michel COLNOT

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Les compléments d’informations sont issus du recueil de Jacques RAGOT  » Cazaux avant les Bangs » et Wikipédia 

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