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Le thème de notre réunion mensuelle du 25 avril 2014 était :
Le Tannage des Peaux de Poisson
Présenté par Monique et Marielle PHILIP
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Un peu d’histoire :
Lors du Forum des Femmes créatives de 2013, Monique PHILIP, Présidente de l’Association « Femmes de Mer en Partage » avait présenté les premiers essais de peaux de poisson tannées lors du forum des femmes créatives à la Teste de Buch.
Lors de ce Forum, Monique sortait régulièrement un trousseau de clefs de son sac et guettait es réactions. Le porte-clefs en cuir n’attire pas spécialement l’attention.
Sauf lorsqu’elle dit aux curieux qu’il est en peau de poisson… tannée.
Premier réflexe de curieux, on le prend et le porte au nez :
« C’est drôle, tout de suite, les gens ont besoin de sentir », s’amuse-t-elle.
Et ça sent quoi ? Le cuir tanné.
Ce porte-clefs en peau de poisson tanné est le seul objet qu’elle consentait à montrer.
L’idée lui est venue en 2003, au cours d’une rencontre des femmes de la pêche et de la conchyliculture en Finlande, en découvrant des Suédoises qui fabriquaient des manteaux et des vestes en peau de poisson tannée.
L’idée a fait son chemin. Elle a d’abord obtenu un financement européen de l’Axe 4 pour la pêche, puis suivi une formation de cinq jours, en Finlande, l’an dernier. Ensuite, elle a démarché des poissonniers et des grandes surfaces du bassin d’Arcachon pour récupérer des peaux de poissons crus : « Je ne refuse rien, je n’ai même plus de place dans le congélateur. » Des peaux de congre, de la roussette, du saumon. Bientôt de l’esturgeon.
Pour le tannage, elles utilisent des produits naturels, des décoctions d’écorces locales, qui durcissent et colorent les peaux. Du mimosa, assez clair, du châtaignier, plus foncé, du chêne.
Le tannage dure une douzaine de jours. Mais elle préfère attendre un mois avant de fabriquer des objets. Elle n’en est pas encore à fabriquer des vêtements, mais pourquoi pas un jour ?
« On peut tout faire, de la maroquinerie, des cravates, des boutons, des chapeaux, d’autant que la peau de poisson a une qualité, elle est étanche. » Et puis, bien sûr, des porte-clefs.
Le projet de Monique Philip est, en effet, d’ouvrir un atelier de tannage dans une cabane du port de La Teste-de-Buch « pour faire travailler les femmes de la mer et même créer des emplois ».
« On pourrait aussi y animer des ateliers », ajoute-t-elle.
Pour l’heure, elle ne connaît qu’un tanneur de peaux de poissons, en Bretagne, spécialisé dans les gants, qui garde jalousement ses secrets de fabrication. Un peu comme elle.
Aujourd’hui, Monique aidée par sa fille Marielle, sont en passe de créer le premier atelier de tannage de peaux de poisson sur le bassin d’Arcachon : « Notre but, au travers de « FEMER Peaux Marine du Bassin d’Arcachon » est de valoriser un déchet et d’apporter une valeur ajoutée au poisson. »
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Marielle, la fille de Monique, s’est engagée dans l’Association pour démontrer que le projet de tannage de peaux de poissons est réaliste et viable
En juillet, plusieurs bénévoles de l’association ont créé FEMER, pour l’instant une association, mais avec l’espoir de la transformer en entreprise de tannage de peaux de poisson, avec la création d’emplois.
Pour l’heure, grâce à des financements européens, FEMER a recruté une chargé de projet, Marielle Philip, 26 ans, certes la fille de la présidente, mais surtout une jeune femme doublement diplômée en droit de l’environnement, et gestion des activités des littoraux et des mers.
« Elle est aussi légitime, ajoute la présidente. Son papa, décédé lorsqu’elle avait 6 ans, était armateur et marin pêcheur sur le Bassin. Elle a toujours vécu dans le milieu associatif et le milieu de la mer Et elle a suivi le projet ».
Au cours de cette mission de 9 mois, Marielle Philip doit démontrer que le projet de tannage de peaux de poissons sur le bassin d’Arcachon est réaliste et viable.
Elle étudie les circuits d’approvisionnement des peaux de merlu, congre, maquereau, mule, saumon…. , auprès des poissonniers, pisciculteurs et mareyeurs locaux.
Elle évalue les conditions du tannage végétal, privilégié par les bénévoles de Femer, à base d’écorces de mimosas « qui prolifèrent dans la forêt domaniale de la Teste de Buch » et donne une couleur beige-rosé au cuir. Elle étudie, enfin, les débouchés auprès de fabricants d’articles en cuir, maroquinerie, vêtements….
Le but est d’arriver à transformer l’association en entreprise de tannage, avec la création d’emplois et l’aménagement d’un « vrai laboratoire », afin qu’un jour, on puisse porter des accessoires en cuir local.
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La présentation de FEMER
Une soixantaine d’adhérents de notre Association « GUJAN-MESTRAS ACCUEILLE » se sont retrouvés vendredi 25 avril à la Maison des Associations de Gujan-Mestras, pour écouter Monique et Marielle nous présenter leur activité.
Avant l’arrivée de Monique et Marielle la salle a été organisée et décorée par la Commission « Salles » aidée par la Commission « Restauration » qui préparait en même temps le buffet.
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La Présentation de l’activité de FEMER par Monique et Marielle
L’utilisation de peaux de poisson en gainerie est très ancienne.
C’est en Extrême-Orient, dès le VII ème siècle au Japon qu’on trouve les premiers objets gainés de peaux de poissons.
A mi-chemin entre le cuir et le minéral, le galuchat est recouvert de perles de silice donc difficile à tanner.
Il présente différents aspects : granuleux et brillant, ou bien poncé : dans ce cas, il est lisse et laisse apparaître une surface cloisonnée de petites cellules qui sont autant de petites rangées de perles scintillantes.
Pour nous, l’origine du mot « galuchat » remonte, en fait, au XVIII ème siècle.
Favorite du Roi Louis XV la marquise de Pompadour, Jeanne-Antoinette d Etioles née Poisson de son vrai nom, 1721-1764, ……..
…… protectrice des arts et véritable mécène, « ne passait pas une semaine sans qu’elle achetât un petit objet en cuir de poisson » au maître gainier du roi Louis XV Jean-Claude Galluchat, avec deux « l », à qui on doit le nom de cette précieuse matière.
Cet artisan fit tellement référence à son époque en habillant de cette peau de poisson les objets les plus rares, coffres, malles, poignées d’épées, etc, que le nom propre devint synonyme de la matière.
A l’époque, les poissons utilisés pour le tannage se péchaient dans la mer Rouge, L’Océan Indien et la mer de Chine.
Il s’agissait de poissons cartilagineux comme la raie et le requin.
Grâce à la marquise de Pompadour, le galuchat a connu I’apogée de son succès au XVIII siècle.
Le galuchat, longtemps oublié, revint à la mode dans les année 1930, période art déco avec Paul Iribe et Clément Rousseau, Adolphe Chanaux, André Groult, Jacques-Emile Ruhlmann, sombra à nouveau dans l’oubli puis revint en force depuis 1985 dans l’ameublement, mais aussi dans la maroquinerie et la gainerie.
Actuellement, le galuchat le plus réputé est celui de Thaïlande. Les grandes marques ainsi que des créateurs locaux l’utilisent en maroquinerie.
Le projet FEMER consiste en la création d’une peausserie de cuir de poisson sur le Bassin d’Arcachon.
Ce projet a pour but créer un outil de production sur le territoire qui permet de valoriser à la fois les poissons de notre région mais aussi de créer un cuir respectueux de l’environnement, dans une démarche de développement durable.
En effet, le processus de tannage développé est à partir d’un tanin naturel extrait de l’écorce de mimosas, qui est par ailleurs une plante invasive dans la forêt domaniale de la dune du Pilat.
La valorisation des co-produits de peaux de poissons a un impact sur la prévention et la réduction des déchets, en créant une valeur ajoutée certaine sur ces matières générées par le processus de conditionnement et de filetage du poisson par les poissonniers, les pisciculteurs et plus largement l’industrie agroalimentaire.
L’objectif est de créer en Aquitaine une filière de travail du cuir de poisson.
Notre cuir peut par la suite être utilisé pour la maroquinerie, la chaussure, l’industrie nautique pour le « custom » intérieur des bateaux, le bijoux…
Notre volonté est aussi de créer un atelier écomusée sur le port de la Teste de Buch qui aura une vocation pédagogique et touristique notamment pour la sensibilisation aux espèces de poisson locales et de saison, à la prévention et réduction des déchets, et au tannage végétal et naturel.
FEMER commercialisera un éco-produit local, « Made in Bassin d’Arcachon« .
Le tannage naturel
Processus qui permet de transformer les animales en imputrescible, le tannage naturel végétal permet de créer un cuir hypoallergénique aux nuances qui se patine et se bonifie avec le temps, comme un vin.
Dépourvu de nocivité pour la santé et l’environnement, ce mode de nécessite l’utilisation de tannins naturels notamment de certains arbres comme le mimosa qui est une espèce invasive la forêt domaniale de la dune du Pilat.
Dans une démarche de développement durable, notre activité est centrée sur utilisation des plantes invasives pour la transformation en cuir, et de créer ainsi un écoproduit.
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Quelques réalisations
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Marielle a remercié les auditeurs pour l’attention qu’ils avaient porté à son exposé et s’est dite prête à répondre à toutes les questions posées et elles furent nombreuses.
Pour consulter la page Facebook de l’Association « FEMER » cliquez sur le lien ci-dessous :
https://www.facebook.com/pages/FEMER-peau-marine-du-Bassin-dArcachon/738721379475208
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Puis en prenant l’apéritif nous avons, comme il est de coutume, fêté les anniversaires des natifs d’avril et donné quelques infos sur la vie de notre Association, avant de déguster le buffet préparé et servi par la Commission « Restauration ».
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Belle soirée avec un thème surprenant.
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Prochain rendez-vous : Vendredi 23 mai ou mercredi 28 mai ou encore le vendredi 6 juin …..
suivant la disponibilité de la Poissonnerie « Lou Peuch » au Teich.
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